Royaume-Uni / UE : fléchissement des importations britanniques
ACTualité
September 2021
Les conséquences du Brexit se font toujours ressentir côté britannique puisque les exportations vers l'Union européenne continuent de s'effondrer...
Les chiffres publiés par Eurostat mi-août font état d'une baisse conséquente (-18%) des importations de l'Union européenne en provenance du Royaume-Uni pour les six premiers mois de l'année, comparativement à 2020.
Dès le début d'année, les échanges commerciaux entre les deux partenaires se sont affaiblis (cf. Royaume-Uni / UE : chute des exportations britanniques post-Brexit). Cette diminution était attribuée à la mise en place des nouvelles formalités douanières.
Avec la publication récente d'Eurostat, la tendance à la baisse semble perdurer même si les chiffres indiquent un regain de dynamisme pour juin... Les exportateurs britanniques ont pourtant dès le départ averti le gouvernement des difficultés pour exporter, mais ce dernier avait fait la sourde oreille. Les PME britanniques, particulièrement dans le secteur agro-alimentaire, ont du mal à faire face aux barrières non tarifaires et aux tâches administratives supplémentaires.
Avis d'expert
Didier LE GRAS, Expert - formateur en Ingénierie Douanière et Fiscale chez ACTE International
Ceci était prévisible... Toutes les difficultés de mise en application du Brexit ne sont pas encore résolues et les deux parties n'arrivent toujours pas à s'entendre pour mettre en pratique, tel qu'il est décrit dans l'accord commercial, le protocole nord-irlandais*. Celui-ci a été baptisé par les médias la "guerre des saucisses" car si la tolérance accordée au Royaume-Uni pour l'importation de viande crue (dispense de congélation à -18°C) en Irlande du Nord prend fin, les saucisses britanniques ne peuvent plus être expédiées vers les supermarchés nord-irlandais.
Ce sujet va obligatoirement ressurgir puisque le délai supplémentaire accordé par l'Union européenne au Royaume-Uni arrive à échéance à la fin du mois. Or, récemment, le gouvernement britannique a fait savoir son intention de ne pas l'appliquer même après la date butoir.
La dégradation des relations entre Bruxelles et Londres, sans signe d'amélioration, va forcément entraîner de plus en plus de freins au niveau des échanges, et donc mécaniquement la diminution des importations et exportations. Et il ne faut pas négliger non plus le risque de rupture totale qui existe toujours et pourrait aboutir à la fin de l'accord commercial, la "guerre des saucisses" pouvant être le détonateur.
* cf. UE / Royaume-Uni : refus de Bruxelles de renégocier le protocole nord-irlandais
Pour aller plus loin...
Nos services 100% à distance :
Source(s) : Eurostat
Rédacteur(s) : J. BONNETON | D. LE GRAS
