UE / Thaïlande : reprise des négociations en vue d'un accord de libre-échange

ACTualité

septembre 2021

UE / Thaïlande accord de libre échnage

Abandonnés en 2014, les pourparlers concernant un accord entre Bruxelles et Bangkok devraient reprendre en 2022.

La Thaïlande et l'Union européenne ont décidé de retourner à la table des négociations afin de conclure un nouvel accord commercial. Initié en mars 2013, ce projet avait avorté dès 2014 suite au coup d’Etat militaire en Thaïlande.

Si l’affaire aboutit, il s’agira du troisième accord de l'UE avec un membre de l’ASEAN*, après ceux respectivement signés avec Singapour (cf. UE / Singapour : prochaine entrée en vigueur de l'accord de libre échange (ALE)) et le Vietnam (cf. ALE UE / Vietnam : lancement officiel le 01/08/2020 !).

Ce partenariat permettrait aux entreprises européennes de renforcer leurs investissements au coeur de la deuxième économie d'Asie du Sud-Est, tandis que les exportateurs thaïlandais profiteraient d'une baisse des droits de douane. Un avantage notable pour le Pays du sourire qui a perdu son éligibilité au régime SPG (Système des Préférences tarifaires Généralisées) en 2015, en raison d'une économie devenue plus florissante (cf. SPG 2015 : 3 pays exclus des préférences tarifaires à l'importation). 

En 2020, le commerce bilatéral total entre Bruxelles et Bangkok s'élevait à 29,1 milliards d'euros.

Les principaux produits d’exportation de la Thaïlande vers l’UE sont les ordinateurs et leurs composants, les pierres précieuses et bijoux, les produits en caoutchouc ou encore les motos et pièces détachées. Pour les produits importés en Thaïlande depuis l’UE, ce sont principalement des machines et composants, produits chimiques, médicaux et pharmaceutiques.

Plusieurs noeuds doivent cependant être démêlés avant d’aboutir à une signature. Pour l'UE, il s'agit de la taxation élevée de l'alcool par la Thaïlande et les procédures opaques de passation des marchés publics. A cela s'ajoute une réticence à accroître l'accès au marché pour les produits agricoles et ceux de la pêche. Pour Bangkok, les préoccupations touchent essentiellement au respect des normes réglementaires européennes plus drastiques, notamment en matière de travail et d'environnement, et la suppression des barrières non tarifaires.

Les discussions entre les deux partenaires devraient démarrer en 2022.

* Association des nations de l'Asie du Sud-Est

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Avec la réouverture des négociations, Bruxelles montre à nouveau sa volonté de signer des accords pour renforcer les liens avec ses partenaires commerciaux notamment avec des pays d'Asie. L'UE souhaite avoir plus de poids économiquement face à la Chine.

Au travers de ce pacte, la Thaïlande espère reprendre des parts de marché au Vietnam qui, grâce à l'accord conclu avec l'UE, bénéficie d'un avantage concurrentiel lui permettant d'augmenter le volume de ses exportations vers l'Europe.

Cependant, comme pour tous les accords dits de nouvelle génération qui incluent des chapitres sur le respect des droits de l'homme, du droit du travail et de l'environnement, il va falloir du temps : le chemin est encore long pour parvenir à un consensus.

Source(s) : ASEAN Briefing

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON