Transport aérien : vers un avion moins polluant ?

ACTualité

juin 2021

Transport aérien biocarburants

Biocarburants fabriqués à partir de noyaux de dattes ou d'huiles de cuisson usagées : les innovations pleuvent dans le secteur du transport aérien pour trouver des alternatives au kérosène plus respectueuses de l'environnement.

Représentant à lui seul 2% des émissions de CO2 de la planète, le secteur aérien mondial est appelé à réduire son impact environnemental.

Partout dans le monde, des solutions innovantes voient le jour pour adopter les biocarburants.

Même aux Émirats Arabes Unis où le pétrole est roi, des chercheurs essaient de fabriquer des biocarburants à partir de noyaux de dattiers du pays !

En France, la Feuille de route française pour le déploiement des biocarburants aéronautiques durables lancée en janvier 2020, invite le transport aérien à remplacer le carburant d’origine fossile par des biocarburants 2e génération à hauteur de 2% en 2025, 5% en 2030 et 50% en 2050.

Le 18 mai dernier, un Airbus A350 d’Air France a réalisé le premier vol long courrier Paris / Montréal avec du carburant durable produit à partir d’huiles de cuisson ! Les réservoirs de l’avion ont été remplis d’un mélange de kérosène et de 16% d’agrocarburant, appelé "SAF" (Sustainable Aviation Fuel) produit en France à partir de déchets et d’huiles de cuisson usagées.

Un exploit largement relayé, mais pas forcément nouveau. En effet, ce n'est pas la première fois qu’un avion vole grâce à un biocarburant.

L’avantage des biocarburants 2e génération est qu’ils peuvent être utilisés pour des avions déjà existants, jusqu’à 50% du carburant, donc inutile de modifier les flottes.

Cependant, le coût de ces carburants reste 4 fois plus cher que le kérosène.

Autre problème : la capacité de production est assez faible en France et dans l'Union européenne : plus de la moitié des huiles usagées utilisées actuellement proviennent en réalité d’autres pays, comme la Chine, les États-Unis ou la Malaisie.

D’autres pistes sont envisagées comme l’utilisation d’hydrogène. Mais cette solution nécessite de créer de nouveaux concepts d'avions...

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Incité à réduire son impact environnemental, le secteur aérien cherche et teste des solutions pour faire voler les avions de demain. Le défi reste cependant de taille et il va falloir du temps pour parvenir à un équilibre permettant de diminuer les émissions de CO2 tout en restant compétitif.

En effet, pour l'instant le coût d'utilisation de ses biocarburants est élevé et sera répercuté sur les prix des billets et les taux de fret... déjà au plus haut suite à la crise sanitaire* !

Les chargeurs optant pour le fret aérien pourraient donc être contraints de réserver durablement ce mode de transport à des cas très particuliers, sous peine de voir leurs coûts de transport exploser.

D'autres technologies doivent en parallèle être investiguées afin d'être déployées à plus grande échelle : le "verdissement" de la filière ne pourra pas uniquement miser sur la frite !

* cf. Transport aérien : un redécollage difficile !

Pour aller plus loin...

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Source(s) : Huffpost 

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN - J. BONNETON