Royaume-Uni / UE : chute des exportations britanniques post-Brexit

ACTualité

mai 2021

Brexit import UE

Le Brexit a transformé les échanges commerciaux entre l'Union européenne et le Royaume-Uni : le flux le plus perturbé concerne les importations sur le territoire communautaire de produits agroalimentaires en provenance d'Outre-Manche...

Depuis l'entrée en vigueur du Brexit, le secteur agro-alimentaire britannique est l'un des secteurs les plus touchés par la sortie du marché unique européen : ses exportations vers l'UE ont chuté de 41% en février 2021 par rapport à 2020.

Produits les plus impactés :

  • le lait et la crème dont les ventes à destination de l'UE ont fondu de 96,4% ;
  • le poulet « made in UK », dont les exportations ont baissé de 79,5% en un an ;
  • le boeuf (-77,6%) ;
  • les huiles végétales (-75,7%) ;
  • le fromage (-64,6%).

Sur les dix principaux produits britanniques exportés vers l'UE, seul le whisky est en progression (+9,3%).

Partout dans l’Union européenne, les ventes agro-alimentaires en provenance du Royaume-Uni ont décliné de

  • -70,6% vers l'Irlande ;
  • -56,6% vers l'Italie ;
  • -52,8% vers l'Allemagne ;
  • -49,3% vers l'Espagne ;
  • -18,2% vers la France, qui reste le pays européen le moins impacté.

Principales causes de cette baisse des exportations : la fermeture des bars, hôtels et restaurants liée à la crise du Covid, mais surtout l’alourdissement des formalités administratives causé par le Brexit, comme les contrôles additionnels et les nouveaux certificats sanitaires.

Ces documents sont souvent complexes pour les produits d'origine animale : une quarantaine de pages à compléter pour le poisson ou la viande, contre une seule avant le Brexit.

Dans l’autre sens, les exportations de l’Union européenne vers le Royaume-Uni, tous secteurs confondus, ont baissé mais de façon moins spectaculaire : après avoir plongé en janvier 2021, elles se sont redressées en février, restant toutefois inférieures de 21% à leur niveau de décembre 2020.

Depuis mars, le contexte s’est amélioré avec des disparités en fonction des pays : les exportations françaises étaient inférieures de 4% seulement au niveau moyen des échanges au second semestre 2020, alors que les exportations allemandes avaient baissé de 13% sur la même période.

Avis d'expert

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Didier LE GRAS, Expert - formateur en Ingénierie Douanière et Fiscale chez ACTE International

Sortir du marché communautaire et, par conséquence, du système de libre circulation des biens sur le territoire européen, ne peut apporter que des inconvénients et des freins au commerce !

Après quelques mois, les dégâts sont déjà importants pour les exportateurs britanniques, et les relations actuellement tendues entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ne vont pas améliorer la situation...

L'exemple du Royaume-Uni, premier pays de l'Union européenne à faire sécession, devrait éteindre pour quelques temps les velléités séparatistes d'autres États membres, et accorder les 27 sur le bien fondé que constitue l'appartenance au marché communautaire.

Un constat qui pourrait faciliter la tâche du Conseil européen et de la Commission européenne dans leur volonté d'améliorer la cohésion communautaire, y compris sur des sujets sensibles tels que l'harmonisation fiscale par exemple.

Source(s) : Les Echos | Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN - D. LE GRAS