Fret maritime : les chargeurs au cœur de la tempête
ACTualité
April 2021
La situation du secteur maritime ne s'améliore pas : les taux de fret repartent à la hausse et il s'avère toujours aussi compliqué de trouver de la place sur les porte-conteneurs...
Alors que les chargeurs espéraient une accalmie après le nouvel an chinois, en mars et avril les taux n'ont que très peu baissé et ils repartent déjà à la hausse.
Rien que la semaine dernière l'indice global du fret conteneurisé de Shanghai (SCFI) a bondi de 8.6%. Les taux entre l'Asie et l'Europe du Nord sont d'environ 4 400 USD pour un 20' et 8 600 USD pour un 40'. Pour les liaisons vers le port de Fos-Marseille, le constat est similaire. La contagion de l'augmentation des tarifs s'est étendue à quasiment la totalité des routes commerciales.
A ces taux de fret élevés s'ajoute à nouveau la difficulté pour trouver de l'espace sur les porte-conteneurs. Actuellement, il faut attendre quasiment 3 semaines pour expédier son conteneur depuis l'Asie. Et la situation ne va pas s'améliorer dans les semaines qui viennent si on en croit le PDG d'Hapag-Lloyd qui a déclaré que cela perdurerait pendant encore 6 à 8 semaines !
Avec le blocage de l'Evergiven (cf. Fret maritime : quels vont être les impacts du blocage du canal de Suez ?), de nombreux porte-conteneurs ont pris du retard dans leur liaison et pour pouvoir revenir à la normale, ils n'ont d'autre choix que d'annuler certaines traversées. Un retour à la normale est prévue au troisième trimestre...Il va encore falloir naviguer quelque temps dans cette mer agitée...
Avis d'expert
Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International
L'espoir d'un retour à la normale pour le fret maritime en avril, avec des taux plus cléments et de la place sur les navires, a été rapidement balayé avec l'incident dans le Canal de Suez. L'Ever Given a pertubé encore un peu plus le transport maritime, déjà aux abois depuis la reprise économique.
Il est fort peu probable que même dans les mois à venir on arrive à retrouver une situation d'avant crise. De plus en plus de secteurs font état de pénuries de semi-conducteurs, pièces détachées, bois... Ce qui les conduit à commander et stocker un maximum dès que ces produits sont à nouveau disponibles, sans pouvoir se soucier des coûts de transport. S'ils ne veulent pas davantage impacter leur supply chain, ils n'ont pas d'autres choix que d'accepter de payer le prix fort.
La persistance de la forte demande, combinée à la rareté des capacités vont continuer de faire grimper les taux.
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Source(s) : The Loadstar / RESEAU ACTE
Rédacteur(s) : J. BONNETON
