Transport : la hausse du cours du pétrole va-t-elle impacter les taux de fret ?
ACTualité
March 2021
Le cours de l'or noir reprend des couleurs plus rapidement que prévu et pourrait avoir une incidence sur la facture de transport international des importateurs / exportateurs...
En ce début de semaine, le baril de Brent a dépassé la barre des 70 USD, retrouvant son niveau d'avant la pandémie et déjouant les pronostics : les experts prévoyaient qu'en 2021 il se situerait plutôt aux alentours des 50-60 USD/baril (cf. Fret international : quid des coûts de transport en 2021 ?).
La reprise économique tirant vers le haut la consommation de pétrole, les membres de l'OPEP et la Russie se sont réunis début mars pour évoquer l'augmentation éventuelle des quotas de production. L'offre mondiale étant actuellement inférieure à la demande (-1 million de barils/jour), la tentation est grande pour les pays exportateurs de brut d'ouvrir les vannes... mais les avis divergent.
Si l'Irak, le Nigéria, l'Algérie ou la Russie, très marqués par la récente chute des cours, sont partisans d'un surplus de production pour compenser les pertes de recettes, l'Arabie Saoudite reste timorée dans un contexte de reprise économique qu'elle juge encore fragile...
Les 13 pays de l'OPEP et leurs 10 alliés ont finalement décidé de se ranger à l'avis saoudien en conservant les quotas jusqu'au 7 avril 2021. Avec cette décision, les analystes envisagent maintenant un baril pouvant atteindre rapidement les 75 USD.
Avis d'expert
Diana CAMMARANO, Experte - formatrice en Global Supply Chain Management chez ACTE Internation
Les quotas, instaurés en 2020 par les pays producteurs de pétrole pour faire face à la pandémie, ont joué un rôle majeur dans la remontée du cours du Brent (référence pour les échanges internationaux).
L'Arabie Saoudite a réussi à garder la main en imposant, une fois de plus, sa stratégie aux 23 pays producteurs de pétrole.
La reprise économique est jugée fragile à juste titre : la consommation de pétrole n'est toujours pas revenue à son niveau d'avant crise et des stocks importants sont toujours accumulés un peu partout dans le monde.
D'autre part, l'extraction pourrait repartir dans certains pays comme le Brésil et les États-Unis, où une élévation conséquente du cours du brut relancerait l'exploitation du pétrole de schiste.
L'impact du prix de pétrole ne s'est pas encore fait sentir sur les taux de fret maritime et aérien, hors de contrôle depuis le début de la crise sanitaire *...
Mais si le baril continue son envolée, cela finira par avoir des répercussions sur la surcharge BAF (Bunker Adjustment Factor) en fret maritime, et autres surcharges fuel ou gasoil qui viendront mécaniquement alourdir la facture de transport international des opérateurs du commerce.
Peut-être y verrons-nous plus clair début avril, à l'issue de la prochaine réunion de l'OPEP ?
Pour aller plus loin...
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Source(s) : Les Echos
Rédacteur(s) : J. BONNETON / D. CAMMARANO
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Jeudi 14 Janvier 2021 : 11h-12h