OMC : la voie est libre pour la candidate nigériane

ACTualité

février 2021

OMC

Suite au retrait de sa rivale sud-coréenne, Ngozi Okonjo-Iweala devrait prochainement être nommée directrice de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Une double nouveauté se profile du côté de l'OMC : c’est la première fois de l’histoire qu’une femme, qui plus est originaire d’Afrique, sera propulsée à la tête de l’institution internationale.

La ministre sud-coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee, ayant renoncé vendredi 5 février à sa candidature, le siège de directrice générale tend les bras à la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Elle devrait être désignée, à l’unanimité, à ce poste par les 164 pays membres d’ici la fin de la semaine.

A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala, diplômée d'Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a passé 25 ans à la Banque mondiale et a déjà occupé le poste de ministre des Finances et celui des Affaires étrangères au Nigéria (cf. notre portrait dans OMC : une femme bientôt à la tête du commerce mondial !).

Reste à connaître le positionnement de la Corée du Sud qui n’a pour le moment pas fait d’annonce. Mais si, jusque-là, les États-Unis boudaient la nomination de la Nigériane (cf. OMC : les États-Unis bloquent la nomination de la présidente !), le nouveau Président américain, Joe Biden, lui a déclaré son soutien appuyé.

Elle devrait être déclarée officiellement nouvelle directrice de l'OMC très prochainement. Le Conseil général de l'OMC a une réunion prévue les 1er et 2 mars, mais peut-être que la date pourrait être avancée.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Avec la future nomination de Ngozi Okonjo-Iweala à sa tête, l'OMC va prendre un nouveau tournant, qui est plus que nécessaire pour l'institution.

En effet, mis à mal depuis plusieurs années, le gendarme du commerce mondial doit trouver un moyen de regagner sa place. Il devient urgent de restaurer le système de règlement des différends de l'OMC, bloqué de longue date par l’administration Trump, qui était opposée au remplacement des juges y siégeant. De plus, il faut relancer les négociations pour trouver des accords multilatéraux sur un bon nombre de sujets : subventions publiques, commerce électronique, services, propriété intellectuelle…

L'autre défi de taille que devra relever la nouvelle directrice est de lutter contre les séquelles de la crise sanitaire et mettre en place des actions pour relancer l’économie mondiale.

Enfin, elle doit arriver à fédérer les nations pour que celles-ci empruntent à nouveau la voie du libre-échange malgré les difficultés économiques.

Source(s) : Le Monde | Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN - J. BONNETON