Fret maritime : la voile donne un nouveau souffle au transport de marchandises

ACTualité

November 2020

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De nombreuses innovations voient le jour dans le secteur du transport maritime avec le voilier comme solution écologique...

Le secteur du transport maritime est le principal émetteur d’oxydes de soufre et de particules fines et représente 3% des émissions de CO2 du globe. Afin de réduire l'empreinte de ce mode de transport, différentes entreprises se lancent dans le transport à la voile.

C’est en 2009 que Towt, aujourd’hui premier transporteur à voile français, levait l’ancre de son 1er voilier de fret. Aujourd’hui, l’entreprise bretonne compte 18 voiliers qui mettent le cap sur l’Angleterre, le Portugal, la Scandinavie et traversent l’Atlantique pour acheminer des produits bio et issus du commerce équitable, depuis et vers l'Amérique du Nord et les Antilles. Depuis sa création, l’entreprise a parcouru 48.000 milles (80 000 km), livré 1 000 tonnes de produits et économisé 450 tonnes de CO2. Elle a même créé un label, Anemos, afin de valoriser ces marchandises transportées à la force du vent.

Née à Nantes en 2015 d’un groupe d’officiers de la marine marchande, Néoline construit des cargos voiliers capables de transporter des marchandises de plus de 10 mètres de hauteur et pesant 200 tonnes. La mise en service des navires-pilotes est prévue dès 2021 sur l’Atlantique Nord entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre et Miquelon, Halifax et Baltimore et permettront d’économiser entre 80% et 90% de la consommation de fuel.

Quant à Grain de Sail, leur premier voilier-cargo, long de 24 mètres et d’une capacité de 50 tonnes, a pris le large, du port de St Malo, le 18 novembre dernier pour effectuer sa première traversée de l'Atlantique. Direction New York où le bateau déchargera du vin français avant de rejoindre la République dominicaine et le Pérou, pour charger du cacao bio. A son bord, les 4 membres de l’équipage pensent regagner les Etats-Unis en moins d’un mois et revenir d’ici 3 mois avec un bilan carbone divisé par 17 sur un segment transatlantique. L'entreprise prévoit de hisser la voile de deux ou trois autres voiliers cargo plus grands (capacité de 250 tonnes dans chaque cale) d’ici 2023.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Oublié dans l'Accord de Paris, le secteur maritime s'est tout de même engagé en 2018 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 (cf. Transport maritime : accord mondial sur la régulation des émissions de CO2

D'ailleurs, l'Organisation Maritime Internationale continue d'avancer sur ce sujet. Le 18 novembre dernier, elle a annoncé avoir adopté de nouvelles règles visant à réduire la pollution causée par les navires. Cette proposition, qui doit encore être votée en juin 2021, vise d'une part l'équipement obligatoire d'outils de limitation de puissance des navires et d'autre part, une échelle de notation allant de A à E selon le niveau d'intensité carbone des navires.

La préoccupation environnementale incite ce secteur à innover et permet ainsi le développement de solutions alternatives comme l'exemple du transport à la voile. Bien que de plus en plus d'entreprises s'y intéressent et investissent pour son développement, celui-ci en est encore à ses prémices. Bien entendu, étant donné les capacités de chargement limitées, le transport à la voile ne pourra jamais concurrencer les géants des mers. Il a le mérite néanmoins de les pousser à trouver des solutions pour limiter leur bilan carbone. 

Pour aller plus loin...

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Source(s) : Colibris Le Mag | Le Marin | France Inter

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN - J. BONNETON