ALE Maroc / Turquie : révision de l’accord commercial

ACTualité

October 2020

ALE Maroc / Turquie

L'accord de libre échange (ALE) entre le Maroc et la Turquie va être modifié. En effet, une hausse de 90% des droits de douane sur plus d'un millier de produits industriels turcs à destination du Maroc va être mise en place.

Après plusieurs mois de négociations (cf. ALE Maroc / Turquie : retour des droits de douane sur le textile turc), les deux pays viennent de s’entendre sur la révision de leur accord de libre-échange signé en 2004.

Selon les négociateurs marocains, la révision de cet accord permettra de mettre à niveau les échanges commerciaux bilatéraux : le Royaume a notamment réussi à exclure de l'accord une liste de plus de 1200 produits d'origine Turquie sur lesquels ont été rétablis des droits de douane à hauteur de 90%.

Plusieurs secteurs sont concernés  :

  • Textile-habillement et cuir
  • Électricité
  • Métallurgie
  • Automobile
  • Bois

Cette nouvelle version de l'ALE Maroc / Turquie aura une validité de 5 ans renouvelables, à compter de la date de l’entrée en vigueur.

Adopté au Maroc le 8 octobre 2020 en Conseil du gouvernement, l'amendement doit encore être ratifié au Parlement.

Avis d'expert

photo-portrait-jb

Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Même signé depuis plusieurs années, un accord de libre-échange peut évoluer... il n'est pas figé dans le marbre.

Face à la grogne des industries locales et à un déficit commercial grandissant, le Maroc a décidé d'initier des discussions avec la Turquie pour modifier l'accord jugé inéquitable par de nombreux secteurs.

La révision va permettre pendant 5 ans de rétablir des droits de douane à l'importation au Maroc sur une liste de produits d'origine Turquie répartis sur 630 positions tarifaires.

L'ALE originel avait peut-être était signé trop hâtivement, sans en mesurer toutes les conséquences futures...

Le Royaume reproche principalement à la Turquie d'avoir instauré des barrières non-tarifaires pour ses exportations, et de pratiquer un dumping permettant aux produits turcs d'être beaucoup plus compétitifs.

Les accords économiques dits "de nouvelle génération", bien plus complets que de simples accords commerciaux, intègrent désormais ces problématiques dans les textes officiels et permettent d'éviter les situations de blocage nécessitant des renégociations longues et fastidieuses.

Source(s) : L'ECONOMISTE | La vie éco

Rédacteur(s) : C. TOZZI BEDOUIN - J. BONNETON