OMC : une femme bientôt à la tête du commerce mondial !

ACTualité

October 2020

OMC

Pour la première fois de son histoire, l'OMC va attribuer le poste de Directeur Général à une femme.

Jusqu'à présent toujours dirigée par des hommes, l’OMC sera prochainement pilotée par une femme.

Suite à la démission de Roberto Azevedo en août dernier (cf. OMC : démission du directeur général... le coup de grâce ?), nous saurons le 6 novembre 2020 qui de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala ou de la Coréenne Yoo Myung-hee se hissera à la tête de l’instance.

Largement soutenues par l’Union européenne, les deux femmes se retrouvent en "phase finale" après que les derniers candidats masculins en lice (le Saoudien Mohammed Al-Tuwaijri et le Britannique Liam Fox) aient été écartés.

Economiste de formation, Mme Okonjo-Iweala a été la première femme du Nigeria à diriger le ministère des Finances et celui des Affaires étrangères, avant d'assumer la fonction de directrice des opérations de la Banque mondiale puis d'exercer au sein de l’OMS : réputée incorruptible dans son pays, elle est souvent surnommée "Okonjo Wahala", qui signifie "Okonjo l’emmerdeuse"...

Son adversaire sud-coréenne, Mme Yoo Myung-hee, a été la première femme nommée à la direction du ministère du Commerce dans son pays : notamment en charge des relations avec l'OMC, elle a géré les négociations de plusieurs accords de libre-échange dont celui conclu entre la Chine et la Corée du Sud.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Deux femmes d'expérience qui auront, quoi qu'il advienne, fort à faire pour tenter de redonner à l'OMC son véritable rôle de "facilitateur des échanges commerciaux"...

Pour celà, la nouvelle Directrice Générale devra trouver rapidement le moyen de réinstaurer un Organe de Règlement des Différends, et surtout de relancer des négociations multilatérales afin d'harmoniser et de simplifier le commerce international.

Sur ce second point, la situation actuelle liée à la pandémie de COVID-19 pourrait jouer dans les deux sens : la crise économique que traversent ou vont traverser la quasi-totalité des pays du globe pourrait, en théorie, faciliter la mise en oeuvre d'un plan commun de relance par le commerce...

A condition toutefois que les gouvernements nationaux cessent d'emprunter la voie du protectionnisme qui, aussi contre-productive soit-elle au plan macro-économique, sert de nombreux intérêts politiques à court terme.

Espérons pour les opérateurs du commerce, qui constatent chaque jour de nouveaux freins à leurs activités internationales, que la future élue saura fédérer et insuffler une nouvelle dynamique collective !

Source(s) : Les Echos

Rédacteur(s) : C. TOZZI BEDOUIN | M. ANTIER | J. BONNETON