Transport aérien : une nouvelle écotaxe inquiète les professionnels

ACTualité

September 2020

écotaxe secteur aérien

Menacés par l'instauration d'une nouvelle écocontribution kilométrique renforcée, les acteurs de l'aérien alertent sur les conséquences d'une telle mesure sur leur secteur déjà fragilisé par la crise du COVID-19.

Parmi les 149 mesures proposées par la « convention citoyenne pour le climat » et visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, 8 concernent spécifiquement le transport aérien.

On retrouve notamment dans la liste de ces propositions, l'interdiction de l'avion sur les lignes intérieures reliées en moins de 4 heures par le train, l'interdiction de construire ou d'étendre les aéroports, mais surtout l'instauration d'une nouvelle écotaxe.

Cette dernière mesure, qui fait actuellement réagir tout le secteur de l’aérien, propose de mettre en place une « écocontribution kilométrique renforcée »

  • de 30 euros par billet pour les vols de moins de 2 000 kilomètres ;
  • de 60 euros pour les vols de plus de 2 000 kilomètres en classe "éco".

Les industriels de l’aérien tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences que pourrait avoir cette écotaxe sur un secteur déjà fragilisé par la crise économique résultant de l'épidémie de Covid-19 : sur le plan social, certains estiment que 120 000 à 150 000 emplois pourraient être en jeu.

Par ailleurs, selon une étude d'impacts réalisée par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), le coût de cette taxe s’élèverait à 4,2 milliards d'euros pour le secteur.

Le 16 septembre dernier, lors d’une première réunion de concertation réunissant toutes les parties prenantes, les différents acteurs du transport aérien, les syndicats de salariés ainsi que les représentants des régions et des départements, se sont unis pour rejeter l'ensemble de ces propositions.

Le projet de loi, qui était attendu pour la fin du mois, sera probablement reporté et débattu en début d’année prochaine.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

La mise en place de cette écotaxe pourrait infliger un sérieux coup au secteur aérien, déjà en grande difficulté avec la crise sanitaire. En effet, le secteur a dû mal à retrouver les niveaux d'avant crise et c'est encore plus vrai pour le transport de passagers.

Le fret s'en sort un peu mieux avec l'utilisation accrue des avions-cargos qui vise à compenser la baisse de capacité des envois en soute.

Cependant, même si les indicateurs économiques s'améliorent, l'association du transport aérien international (IATA) indique que les chiffres de juillet ne traduisent pas encore une augmentation significative des activités de fret.

Pour l'instant, les prix restent prohibitifs pour la plupart des marchandises... et cette écotaxe pourrait gonfler la facture !

Attaqué depuis plusieurs années sur son impact environnemental, le transport aérien doit travailler sur des propositions constructives afin de "verdir" son blason et éviter un crash structurel.

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Source(s) : Les Echos | L'antenne

Rédacteur(s) : C. TOZZI BEDOUIN - J. BONNETON