Canada / Chine : l'accord de libre-échange coule à pic !

ACTualité

septembre 2020

ALE Canada / Chine

De vives tensions avec la Chine incitent le Canada à abandonner les négociations en vue d'un accord commercial.

Présentés comme une priorité par le Premier ministre canadien Justin Trudeau, les pourparlers autour du projet d'accord de libre-échange entre le Canada et la Chine avaient débuté en 2016.

Mais suite à l'arrestation au Canada d'une dirigeante du groupe chinois Huawei, puis de celle de deux ressortissants Canadiens en Chine, les relations diplomatiques se sont immédiatement tendues, mettant un coup de frein aux négociations.

L'accusation d'espionnage par la Chine à l'encontre de deux autres citoyens Canadiens a fini de mettre le feu aux poudres : le chef de la diplomatie canadienne a annoncé mi-septembre que son pays renonçait à conclure un accord de libre-échange avec la Chine, arguant le fait que "la Chine de 2020 n'est pas la Chine de 2016".

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

En 2016, en pleine confiance et profitant de "l'effet Trump"*, la Chine pensait pouvoir signer le 1er accord de libre-échange avec un pays membre du G7... Raté !

Attaquée frontalement par les États-Unis, contestée par l'Union européenne, Pékin perd son point d'appui en Amérique du Nord.

Fortement critiqué sur sa gestion du coronavirus, le gouvernement chinois se trouve de plus en plus isolé sur la scène internationale. 

A Ottawa, on se console en regardant les chiffres du commerce extérieur : car après tout, la Chine n'est que le 2ème partenaire commercial du Canada, loin derrière les États-Unis !

C'est pourtant une bien mauvaise nouvelle pour les opérateurs du commerce international : il apparaît en effet dommageable pour la croissance des échanges bilatéraux de renoncer à ce projet.

Aujourd'hui, les accords bilatéraux de "nouvelle génération" englobent de nombreux sujets annexes au commerce tels que les droits de l'homme et du travail, le développement durable, etc.

Des sujets particulièrement sensibles, voire "tabous" pour certains régimes de gouvernance, au premier rang desquels se trouve encore la Chine.


Source(s) : Le journal de Montreal

Rédacteur(s) : J. BONNETON