Exportateur au sens douanier : nouvelle définition réglementaire au 01/10/2020

Atmosphère Internationale

March 2020

Douane exportateur

La publication début mars d'une note générale de la DGDDI précise la nouvelle définition douanière de l'exportateur : ACTE International vous explique ce qui va changer pour vous !

Thème

Réglementations douanières et fiscales

Pays

UE / Monde

Mise à jour au 27/03/2020

Crise sanitaire « COVID 19 » – Report de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle définition douanière de l’exportateur au 01/10/2020

Compte tenu des circonstances exceptionnelles, les bureaux COMINT 1 et FID 2 de la Direction Générale des Douanes et Drois Indirects (DGDDI) ont décidé de reporter la date d’effet de la nouvelle définition douanière de l’exportateur, initialement prévue le 1er mai 2020, au 1er octobre 2020.

Source : DGDDI - Note aux opérateurs (27/03/2020)

Une note de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) du 03/03/2020*, nous informe que la Commission européenne a publié le 08 juillet 2019 un texte actualisé des lignes directrices export, apportant notamment un nouvel éclairage de la définition de l’exportateur issue du Règlement initial 2018/1063.

En France, ces nouvelles dispositions qui devaient entrer en application le 1er mai 2020, ont été reportées au 1er octobre 2020 par la DGDDI (voir encart de mise à jour ci-dessus).

Exportateur : définition douanière vs définition fiscale

La nouvelle définition douanière de l'exportateur ne modifie en rien sa définition fiscale qui repose sur le principe du vendeur réalisant une livraison à l’exportation et responsable de la preuve de sortie communautaire des produits.

Sur la déclaration en douane, il pourra donc y avoir une différence entre l’exportateur déclaré au sens douanier en case 2, et l’exportateur au sens de la réglementation fiscale qui, dans ce cas, devra être inscrit en case 44 suivi de son numéro d’identification à la TVA.

Exportateur : notion d'établissement dans l'UE

La nouvelle définition douanière de l’exportateur doit être lue conjointement avec l’article 5 (32) du Code des Douanes de l’Union (CDU).

Sur cette base, l’exportateur doit disposer, sur le territoire douanier de l’Union européenne, de 

  • son siège social,

ou

  • son centre décisionnel (Direction Générale),

ou

  • un établissement stable : c’est-à-dire une installation fixe d’affaires disposant en permanence des ressources humaines et techniques nécessaires, et par l’intermédiaire de laquelle des opérations douanières sont effectuées.

Attention !

Une personne non établie sur le territoire douanier de l'UE (ou qui n'y dispose pas d’établissement stable) ne peut pas être reprise comme exportateur, et ne doit donc pas figurer en case 2 de la déclaration d'exportation.


Cependant, cette exigence ne s'applique pas en cas de réexportation des marchandises non-Union (code régime sollicité "31"), conformément à l'article 270 §1 du CDU.

Exportateur : un rôle au-delà d'une responsabilité 

D’autre part, l’exportateur devra désormais être habilité à décider ou être partie prenante de l’exportation des produits : contrairement aux règles directrices initiales, le pouvoir de décider de l’expédition ne peut donc pas se déduire directement des incoterms régissant l’opération d’exportation.

Prévus dans les contrats internationaux relatifs à l’opération d’exportation, les incoterms pourront toutefois aider les opérateurs à déterminer qui doit être désigné comme exportateur au sens douanier.

NB : à condition de remplir les conditions reprises ci-dessus, tout opérateur (transporteur, transitaire,...) pourra donc agir en tant qu'exportateur, notamment dans les opérations de groupages logistiques à l’international. 

* "NOTE AUX OPÉRATEURS : Nouvelle définition douanière de l’exportateur (DGDDI - 03/03/2020)" à disposition de nos abonnés sur simple demande.

Avis d'expert

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Didier LE GRAS, Expert - formateur en Ingénierie Douanière et Fiscale chez ACTE International

Il était temps que ces clarifications soient faites par l'Union européenne !

En effet, la définition douanière de l'exportateur reprise dans le Code des Douanes de l'Union entré en vigueur le 1er mai 2016, pouvait laisser penser que la désignation de l'exportateur dépendait uniquement de l'incoterm utilisé dans le cadre de l'opération export (cf. CDU : nouvelle définition de l'exportateur... qu'est-ce que ça change ?) : ce n'est évidemment pas le cas !

En règle générale, les notions d'exportateur au sens "douanier" et au sens "fiscal" se rejoignent : la plupart du temps, l'exportateur déclaré en case 2 de la déclaration est donc celui qui vend le produit. 

Dans les exceptions, il pourra désormais y avoir une différence entre l'exportateur repris en case 2 de la déclaration et le vendeur des produits mentionné en case 44 (avec son N° de TVA).

Enfin, dans le cas où le vendeur ne peut faire la preuve d'un établissement stable sur le territoire de l'UE, il devra recourir à un représentant fiscal pour pouvoir gérer des opérations d'exportation et établir la déclaration en douane.

Source(s) : DGDDI

Rédacteur(s) : A. NIEMAZ | D. LE GRAS