WIA - Femmes entrepreneures d’Afrique : maillon fort de la prévention de corruption !

Feed-Back conférence WIA / ACTE International / DS Avocats (27/02/20)

mars 2020

ACTE International et Women in Africa : prévention de la corruption

3 temps forts ont ponctué la conférence du 27 février 2020 organisée par Women In Africa (WIA) sur le thème évocateur : "Afrique : lutte contre la corruption - L’entrepreneuriat féminin des femmes africaines, un levier essentiel de la stratégie anticorruption".

Au-delà du cliché du risque pays, Anne LE ROLLAND (PDG Groupe ACTE International) médiatrice de cette conférence, a introduit le sujet en instaurant un lien direct entre l’opportunité de faire porter la prévention de la corruption en Afrique par les femmes entrepreneures, et les obligations légales des entreprises internationales de mettre en place des dispositifs de prévention de la corruption.

Au cœur du débat, les risques de corruption partagée, directe ou indirecte, ou via les agents de représentation qui dégradent la cartographie des risques des donneurs d’ordre.

Le public l’a confirmé, les responsabilités sont conjointes : la corruption se danse à deux, un corrupteur et un corrompu. De fait, les acteurs sont intimement liés dans les engagements de prévention, et les réalités quotidiennes locales divergent.

Les dispositifs de prévention de la corruption internationaux tombent souvent dans une voie sans issue dés lors qu’ils sont déployés à l’identique sur le continent africain.

4 questions ont été posées aux intervenants :

  1. Existe-t-il un profil type d’une femme entrepreneure africaine ?

    SE Mme ANNA BOSSMAN, Ambassadrice du Ghana en France, a confirmé que les femmes entrepreneures africaines sont autant diverses que dans le reste du monde et entreprennent dans tous les secteurs avec les mêmes ambitions qu’en occident. De plus en plus souvent formées dans des écoles et universités internationales, lors de la création de leurs entreprises en Afrique, elles sont confrontées comme les autres à la corruption administrative et l’extorsion lors de demandes d’autorisations, agréments…
  2. Quel intérêt pour les TPE / PME africaines de déployer des dispositifs de prévention de la corruption ?

    Lubomir Roglev (DS Avocats) a confirmé que les entreprises africaines qui déploient des dispositifs de prévention de la corruption visent à améliorer leur visibilité. La taille de l’entreprise n’est pas un élément déterminant, c’est plutôt son marché et sa cible clients. Sécuriser les donneurs d’ordre, répondre aux exigences des bailleurs de fonds, et in-fine tirer un avantage concurrentiel de leur engagement pour capter de nouveaux marchés. L’engagement anti-corruption est source de pérennité pour l’entreprise.
  3. Ces femmes entrepreneures seraient-elles intéressées/motivées pour intégrer la prévention de la corruption dans l’ADN de leur entreprise ? Quel rôle ces femmes entrepreneures africaines sont-elles prêtes à jouer selon vous ? (suiveuses, accompagnatrices, leaders, militantes…)

    SE Mme Anna BOSSMAN a clairement exprimé le souhait des femmes africaines de jouer un rôle de leader dans cet enjeu vital pour le continent. C’est la réalité quotidienne, le manque ou absence de soutien, l’insuffisance ou absence de gouvernance des états, qui freine leur potentiel d’influence et d’entrainement.
  4. Peut-on espérer un impact à court terme sur le quotidien des citoyens grâce à l’engagement de ces entrepreneures ?

    Lubomir Roglev, a témoigné des changements en cours, mais souligné l’importance d’inscrire la démarche dans le long terme pour un impact réel sur le citoyen au quotidien. Le seul engagement des femmes entrepreneures ne pourra influencer les pratiques, si il n’est pas soutenu par des actions des gouvernements, des bailleurs de fonds et des entreprises internationales qui se développent sur le continent.

Les témoignages sur les actions menées par certains gouvernements africains et les questions des participants ont témoigné des difficultés et des opportunités.

La conférence s’est terminée sur une note optimiste : créer une entreprise dans le secteur formel est déjà un acte de lutte contre la corruption.

Avec son projet de programme collectif de prévention de la corruption, WIA renforcera les capacités individuelles des entrepreneures africaines à résister à la corruption, et tissera autour d’elles un cercle d’entreprises plus responsables et durables.

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Depuis 5 ans ACTE International anime des formations et réalise des missions d’accompagnement à la prévention de la corruption auprès d’entreprises africaines et filiales de groupes multinationaux en Afrique, via sa filiale ACTE International Maroc.

En 2020, ACTE International choisit de s’associer au réseau Women In Africa (WIA) pour amplifier son travail et met ses compétences à disposition des femmes entrepreneures d’Afrique afin de contribuer à l’émergence de business model plus éthiques et durables.

Cette conférence sera la 1ère étape du lancement de ce programme dont le temps fort se déroulera au 4ème Sommet Annuel de WIA Initiative (cf. Développement Afrique : ACTE International, partenaire de Women in Africa).