Fret maritime : la piraterie se stabilise en 2019
Atmosphère Internationale
February 2020
Publié en janvier 2020, le rapport annuel du centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime (MICA center) fait état de 360 actes de piraterie et de brigandage en 2019 : un chiffre stable depuis 4 ans, mais deux fois moins important qu’en 2011 !
Thème : |
Transport, logistique & distribution internationale |
Pays : |
MONDE |
Ce bilan 2019 de la piraterie et du brigandage (*) analyse les deux types de crimes.
Quels que soient les lieux où ces crimes sont commis, ceux-ci restent motivés par la recherche d’un profit financier.
Selon les régions ou les saisons, l'activité de piraterie peut prendre différentes formes :
- Enlèvement de membres d’équipage à des fins de rançon ;
- Détournement de navires pour servir de "bâtiment mère" ;
- Vol de la cargaison et en particulier le soutage (« bunkering ») pour les cargaisons d’hydrocarbures ;
NB : la fréquence des vols d'hydrocarbure est directement liée aux variations du cours du pétrole, les actions de piraterie de ce type deviennent théoriquement rentables dès que le prix du baril dépasse les 60 USD. - Vols avec violence et/ou larcins dont les criminels peuvent tirer profit (accastillage, biens personnels de l’équipage, …).
Principales zones maritimes touchées par la piraterie en 2019 :
- Une légère hausse du nombre d’attaques relevées dans le golfe de Guinée et l’augmentation sensible du nombre d'enlèvements de personnes ;
- Le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique, est devenu l’épicentre de la piraterie ;
- Une relative stabilité du nombre d’événements en Asie du Sud-Est, principalement concentrés dans la zone économique exclusive (ZEE) d’Indonésie (59 %) ;
- Le maintien à un niveau faible de la piraterie au large de la Corne de l’Afrique ;
- Une recrudescence du brigandage dans l’arc des Caraïbes, en augmentation régulière depuis 2015.
Au-delà du bilan humain catastrophique, ce fléau a un impact non négligeable sur les coûts de transport, les compagnies maritimes appliquant des surcharges sur le fret pour compenser les risques et absorber le niveau élevé des primes d'assurance.
(*) Piraterie et brigandage maritimes dans le monde (bilan annuel 2019 - MICA CENTER)
Avis d'expert
Grâce aux moyens mis en oeuvre tels que la patrouille de navires de guerre et de gardes-côtes, les actes de piraterie tendent globalement à diminuer.
Les opérateurs du commerce international ayant recours au transport maritime doivent toutefois être alertés sur les risques et les surcoûts possibles dûs aux actes de piraterie dans certaines zones de transit de leurs marchandises.
Selon l'Incoterm® choisi, et donc le point de transfert des risques, le vendeur ou l'acheteur choisira volontairement de se prémunir d'une avarie résultant d'un acte de piraterie durant le transport.
Rappel
Seule la souscription d'une assurance spécifique appelée "risque de guerre et mines" couvre les actes de sabotage et de piraterie : c'est une couverture supplémentaire qu'il faut demander en plus de l'assurance "tous risques".
L'impact de la piraterie pèse aussi sur les taux de fret maritime : la surcharge Golfe d'Aden (AGS), d'un montant d'environ 40 USD/EVP, est toujours incluse dans le taux ALL IN pour les navires empruntant le Canal de Suez.
Elle a été mise en place pour répercuter les surcoûts liés aux risques élevés de piraterie dans cette zone : primes d'assurance, primes de risque pour le personnel naviguant, surconsommation de carburant due à l'accélération de la vitesse des navires...
A noter
En cas d'attaques répétées dans une zone donnée, les compagnies maritimes peuvent décider d'appliquer une surcharge à effet quasi immédiat !
Pour exemple, suite à des d'incidents dans le détroit d'Ormuz en juillet 2019, la compagnie maritime française CMA CGM avait rapidement instauré une Surcharge Couverture de risques supplémentaires au Moyen-Orient de 36 USD/EVP...
Pour aller plus loin...
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Rédacteur(s) : A. NIEMAZ | J. BONNETON
Source(s) : Francetvinfo.fr | mica-center.org
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