Accord de libre-échange Chine / Union économique eurasiatique (UEEA)
Atmosphère Internationale
juin 2018
Le 17 mai, à Astana (Kazakhstan), la Chine a signé un accord de libre échange avec l'Union économique eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Biélorussie et Arménie).
Thème : |
Commerce international |
Pays : |
CHINE / UEEA |
Après avoir lancé sa propre zone de libre-échange début 2015 (cf. Atmosphère Internationale de février 2015), l'UEEA commence à signer des accords commerciaux avec d'autres pays : le Vietnam en mai 2015, la Chine et l'Iran tout récemment, et des négociations sont en cours avec l'Inde, l'Indonésie, la Turquie ou encore Singapour.
Cette vaste zone économique représente un marché de 183 millions de consommateurs avec un revenu moyen annuel de 13 150 USD/habitant. La Chine, de part sa position géographique proche du bloc, a tout de suite compris l'intérêt de signer un accord afin d'améliorer et d'intensifer ses échanges commerciaux.
L'accord qui couvre différents thèmes tels que la coopération douanière, la facilitation du commerce, les droits de propriété intellectuelle, la coopération inter sectorielle et les marchés publics, pourrait entrer en vigueur début 2019.
Pour l'instant, aucun chapitre n'aborde la réduction des droits de douane entre les deux partenaires : cela fera peut-être l'objet d'un amendement au vu de l'évolution de la coopération.
Par ce nouveau partenariat privilégié la Chine donne un véritable coup d'accélérateur à ses nouvelles routes de la Soie : procédures de dédouanement simplifiées, barrières non tarifaires progressivement abolies,... Les liaisons ferroviaires (cf. Atmosphère Internationale d'avril 2016) et routières (cf. ACTualité de mai 2018) entre la Chine et l'Europe devraient être grandement facilitées par la diminution des obstacles administratifs lors des passages transfrontaliers avec les pays membres de l'UEEA.
Avis de l'expert :
Pendant que certains pays se ferment aux échanges en mettant en place des barrières au commerce (cf article sur US et/ou Algérie), d'autres pays s'ouvrent de manière progressive...
Ces deux géants économiques que sont la Chine et la Russie sont des marchés réputés difficiles d'accès : la réglementation officielle y est complexe, et de nombreuses barrières non tarifaires subsistent : normes pléthoriques, quotas à l'importation,...
Cependant les deux nations ont compris l'intérêt de développer leurs échanges internationaux de manière bilatérale, c'est-à-dire en gardant la maîtrise de leur ouverture et en choisissant leurs partenaires. En signant cet accord, ils instaurent les bases d'une "super zone de libre échange" et préparent l'ouverture de leurs marchés respectifs aux entreprises et investisseurs.
Mais pour la Chine, l'enjeu le plus important à court terme est de consolider son accès à l'Europe de l'ouest par voie terrestre : simplifier les procédures douanières et administratives aux frontières traversées par les convois de fret ferroviaires, c'est gagner un temps précieux, augmenter la capacité de flux export et réduire les coûts de transport... à l'aller, comme au retour !
La Russie, assez isolée sur la scène internationale, cherche pour sa part à nouer des partenariats afin de redynamiser son économie. Après deux années de récession en 2015 et 2016, le pays a renoué avec la croissance en 2017 (+1,5% de PIB). En s'associant à la Chine, la Russie de Poutine voudrait bien monter dans le train à grande vitesse de l'Empire du Milieu...
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Source(s) : www.silkroadbriefing.com
ACCORD UE/UK : FAISONS LE POINT !
Jeudi 14 Janvier 2021 : 11h-12h