Accord de libre-échange Maroc / USA : le rêve américain...

Atmosphère Internationale

novembre 2017

Accord commercial Maro - USA

En octobre dernier, le comité conjoint de suivi de l’accord de libre-échange Maroc / États-Unis s’est réuni à Washington dans un parfait anonymat. La réunion, destinée à l’évaluation de l’accord, n’a officiellement débouché sur aucune avancée majeure : statu quo ! Les retombées tant attendues en termes de développement export pour le Maroc sont très faibles : entre le rêve et la réalité, il y a la complexité du supply chain management !

Thème :

Commerce international

Pays :

MAROC / ETATS-UNIS

Entré en application en 2006, cet accord est bien loin d'être à la hauteur des espérances suscitées lors de sa signature : en 2016, les exportations marocaines ont totalisé moins d'1/6ème des échanges entre les deux partenaires, soit 0,4 milliard USD sur un total de 3 milliards USD...

La chute des investissements directs étrangers (IDE) américains entre 2015 et 2016 (-56%) confirme la tendance. A ce jour, seuls quelques industriels du secteur automobile (nombreux sites en zone franche), des établissements d'enseignement et des franchises de grandes marques américaines ont fait le choix de s'implanter sur le territoire marocain.

Côté marocain, les exportateurs ont été confrontés à une réglementation américaine rigoureuse (conformité aux exigences du marché) et à un manque de ressources humaines anglophones. Autres freins majeurs au développement des exportations du Maroc outre-Atlantique, un appareil productif national sous-dimensionné pour les gros volumes et des coûts logistiques très élevés vers les Etats-Unis.

Avis de l'expert : 

La situation ne s'est pas arrangée en près d'1 an (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2017)... Mais le Maroc n'est pas seul responsable : quel que soit le pays d'origine, mettre en place un marché export vers les Etats-Unis est une démarche complexe, même dans le cadre d'un accord de partenariat "privilégié"... Et les opérateurs économiques du Royaume qui avaient sous-estimé cette complexité l'ont appris à leurs dépends !

Si la politique commerciale de l'administration Trump ne facilite sans doute pas les choses, force est de constater que le Maroc ne s'est pas suffisamment préparé structurellement à cet accord de libre-échange.

La règlementation commerciale américaine, très protectionniste, est depuis des décennies connue pour être intransigeante vis-à-vis des produits qui tentent de pénétrer sur son sol. L'étude de l'offre exportable du Maroc aurait dû faire ressortir le manque de structuration du tissu industriel national, ainsi que son faible niveau de conformité face aux exigences du marché américain. De plus, la logistique au départ est encore loin d'être optimisée, tant dans son organisation que dans ses coûts.

S'aventurer au « grand export » reste risqué pour les opérateurs qui manquent cruellement

  • d'informations sur les conditions d'importation dans les pays de destination
  • d'assistance technique sur les avantages douaniers et fiscaux propres à chaque accord commercial
  • de relais logistiques et opérationnels fiables à destination
  • d'anticipation dans la scénarisation des flux logistiques, douaniers, documentaires,...

Après le bilan pour le moins contrasté de l'ALE Maroc / Turquie (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2017), ce nouvel échec au niveau des partenariats économiques devrait inciter l'Etat marocain à mieux anticiper l'entrée en vigueur des futurs accords de libre-échange bilatéraux en cours de négociation, notamment avec la Chine (cf. Atmosphère Internationale de mai 2017) et la CEDEAO (cf. Atmosphère Internationale de juin 2017).

Pour aller plus loin...

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Source(s) : www.leconomiste.com | www.leseco.ma

Rédacteur(s) : M. FOURCADE (ACTE International Maroc)