Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème ECONOMIE
 Pays MONDE  Date avril 2008

Risque pays 2008 : entre gris clair et gris foncé ...

Synthèse : Aucun pays au monde ne sera épargné par le ralentissement de l'économie américaine en 2008 ... Pourtant, certains pays d'Afrique et d'Amérique latine notamment, envoient des signaux encourageants dans un contexte économique mondial fortement anxiogène. Et si, globalement, les taux de croissance seront à revoir à la baisse en 2008, certains indices de confiance pointent des particularismes intéressants :

Moyen-Orient / Afrique du Nord
Le niveau de risque reste élevé dans la région, principalement en raison des conflits en Iran, en Irak et au Liban, mais aussi parce que les menaces d'attentats au Maghreb sont encore bien réelles. La production pétrolière reste un atout économique majeur qui contribuera à maintenir une croissance entre 4 et 5% en 2008. A noter une amélioration des performances de la Tunisie, grâce à une économie diversifiée, et de l'Egypte qui commence à tirer les bénéfices des réformes engagées.

Europe centrale, de l'Est et Russie
La zone renoue avec un taux de croissance supérieur à 6% grâce à une augmentation sensible de la demande intérieure. Le bémol vient du fait que cette croissance est financée par un surendettement qui inquiète les marchés mondiaux, notamment en Estonie, Lituanie et Lettonie, où l'indice de confiance a fait un bond en arrière, ainsi qu'en Roumanie, Bulgarie et Ukraine dont le niveau de risque stagne. Hongrie et Turquie semblent maîtriser leur destinée en maintenant une croissance modérée, mais restes fragiles face aux turbulences internationales, tandis que la Serbie est bloquée dans la zone rouge en raison du Kosovo.

Amérique Latine et Caraïbe
De 5,4% en 2007, le taux de croissance de la région devrait baisser à 4,1% en 2008. En cause, le ralentissement américain et une modération probable des cours des matières premières. Derrière le Chili, premier de la classe, le Brésil vient désormais disputer au Mexique sa seconde place sur le podium des indices de confiance. Alors que l'Argentine doit faire face à une inflation galopante, les pays dirigés par la gauche radical, notamment le Venezuela, semblent modérer légèrement leur politique : ce qui rassure un peu les investisseurs étrangers.

Afrique subsaharienne
Si la croissance régionale globale devrait descendre sous les 5% cette année, certains progrès récents sont encourageants : assainissement des systèmes politiques, réformes structurelles et améliorations institutionnelles commencent à porter leurs fruits. Ces efforts sont soutenus par le cours élevé des matières premières, certaines réductions d'endettement et surtout l'afflux de capitaux asiatiques, principalement chinois. Ainsi, le Burkina Faso bénéficie d'une amélioration de son indice de confiance suite à la réduction substantielle de la dette. La situation reste très compliquée dans de nombreux pays dont le Soudan, la Somalie et le Zimbabwe, et les récentes émeutes suite aux élections au Kenya prouvent que le processus démocratique en cours reste fortement instable.

Asie du Sud, centrale et de l'Est
Directement touchée par le ralentissement de l'économie américaine, la zone Asie devrait pourtant être en mesure de faire face à la crise. La croissance de la Chine, qui repassera en dessous des 10% en raison de à la baisse des exportations, pourra tout de même s'appuyer sur une forte demande interne. L'ASEAN a bénéficié de l'appel d'air chinois pour atteindre un taux de croissance supérieur aux estimations en 2007. Au plan politique, la Thaïlande et le Pakistan restent des points sensibles qui crispent les investisseurs. C'est bien entendu l'avenir politique et économique de la Chine qui déterminera prioritairement les performances de la région : c'est dire s'il est difficile d'émettre un pronostic fiable sur ce sujet ...
Avis de l'expert : Et la zone euro dans tout ça ? C'est là que le bas blesse ... Car si aucun choc frontal n'est vraiment à craindre d'après les experts, la crise financière américaine d'une part, et le possible coup de frein chinois d'autre part, vont lourdement peser sur les espoirs de croissance : de 2,2% en 2006, l'augmentation du PIB est passée à 1,9% en 2007 et devrait continuer son ralentissement en 2008 avec une estimation à 1,8%. Même l'Allemagne n'y échappera pas !

Un euro plombé par la dégringolade du dollar, une augmentation sensible des prix de revient en Chine, une consommation européenne en proie à la morosité ... un tableau où les teintes grises dominent. Dans toute mutation à grande échelle, il existe pourtant des ouvertures, des niches, des contre-courants à exploiter ! Le Brésil fait partie de ces pays encore dits émergents qui ont su créer les conditions d'une dynamique économique vertueuse. Le pays, qui certes peut s'asseoir confortablement sur ses ressources naturelles, sait s'appuyer sur ses véritables atouts : son dynamisme et son absence de complexe.
Sa démarche n'est pas tant d'évaluer sa capacité à concurrencer les autres, que de développer ses particularités, à mettre en oeuvre rapidement des politiques en phase avec les évolutions du monde et à établir des partenariats où le terme de "gagnant-gagnant" conserve tout son sens ...
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Source(s) : Le Bulletin Economique Euler Hermes (janvier 2008)
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