Atmosphère Internationale
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 Thème ECONOMIE
 Pays AFRIQUE  Date juillet 2015

Investissements Directs Etrangers (IDE) : l'Afrique éveille les convoitises !

Synthèse : Alors que la 3ème Conférence internationale sur le financement du développement vient de s'achever à Addis-Abeba, le dernier rapport de la CNUCED* annonce une croissance de 11% des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans le monde en 2015.

Pourtant, en 2014, les flux d'IDE mondiaux ont diminué de 16% se traduisant par la stagnation des investissements étrangers à destination de l'Afrique (54 milliards USD).

Dans une récente étude conjoncturelle**, le cabinet d'avocats international Ernst & Young (EY) prévoit que la valeur des investissements directs étrangers pour le continent africain devrait croître à nouveau dans les prochaines années, jusqu'à dépasser les montants engagés dans l'Aide Publique au Développement (APD).

En 2014 c'est l'Afrique du Nord (Maroc et Egypte en tête) qui a concentré un peu plus de la moitié (51%) de l'ensemble des flux d'IDE vers l'Afrique, contre seulement 19,1% en 2013.


La part de l'Afrique subsaharienne dans le nombre de projets financés par des IDE sur l'ensemble du continent est, quant à elle, tombée de 81% en 2013 à 49% en 2014. Toutefois, la valeur moyenne de chaque projet dans cette vaste région a plus que doublé : Mozambique et Éthiopie ont fortement progressé de ce point de vue.

La répartition des IDE par secteurs révèle que ce sont l'immobilier, l'hôtellerie et la construction qui drainent encore le plus de financements étrangers en Afrique, avec une part de 43,8% de la valeur du capital et de 33,6% de la création d'emplois.

Toutefois, en termes de nombre de projets, ce sont trois secteurs orientés vers les consommateurs qui dominent :
  • Technologie, médias et télécommunications
  • Services financiers
  • Produits de consommation et commerce de détail
Toujours selon EY, les investissements intra-africains ont, encore une fois, représenté la deuxième plus importante source de flux d'IDE en 2014, bien que leur part en nombre de projets ait diminué. Cela s'explique notamment par les stratégies d'expansion panafricaine des groupes sud-africains, nigérians, kenyans et marocains.

* Le Développement Economique en Afrique - Rapport 2015 (CNUCED) à disposition de nos abonnés sur simple demande.
** Rapport "Africa 2015 : Making choices (Ernst & Young’s attractiveness survey)" a disposition de nos abonnés sur simple demande.
Avis de l'expert : Malgré des prédictions pessimistes et quelques indices d'affaiblissement (baisse prix du pétrole, assouplissement du prix d'autres matières premières, faible croissance de l'Afrique du Sud), la croissance africaine devrait poursuivre son ascension en 2015, et il en va de même pour les investissements directs étrangers qui lui sont destinés.

Les études ci-dessus démontrent qu'une baisse au niveau mondial du flux d'IDE n'impacte pas la part à destination du continent africain. Traduction : les investisseurs croient en l'Afrique et à ses pays pilotes, à l'image du Maroc ou de l'Ethiopie.

Un témoignage de confiance qui repose sur des évolutions concrètes :
  • Ce qui effrayait hier les investisseurs (corruption, instabilité politique, manque d'infrastructures, etc.) atteint aujourd'hui un niveau de risque "acceptable" par rapport aux retours sur investissements escomptés.
  • L'Afrique est en pleine mutation... et pas seulement économique : de nombreux gouvernements de pays africains ont commencé à intégrer des standards de qualité dans leur développement, soucieux de le rendre durable et propice aux investissements.
  • Les stratégies de financement du développement ont également évolué : le recours à l'emprunt auprès d'Etats "riches" ou d'organisations internationales diminue au profit de partenariats directs avec de grosses multinationales.
Les IDE constituent actuellement le principal levier du développement économique et social de l'Afrique : les évolutions législatives de ces 5 dernières années pour favoriser leur expansion en sont les parfaites illustrations : l'Afrique demande des investissements, les investisseurs demandent des espaces compétitifs, il n'y a aucune raison pour que l'équation ne fonctionne pas !

Après 20 ans de présence sur le continent asiatique, ACTE International déploie son offre de services au Maghreb et en Afrique subsaharienne : audit, expertise-conseil, formation professionnelle et services logistiques internationaux. Depuis notre antenne à Casablanca, nous mettons nos compétences et notre approche transversale du Supply Chain Management au service des entreprises et filiales en développement sur l'ensemble du continent : en savoir plus...
Imprimer  M. FOURCADE
Source(s) : www.leconomiste.com (juin 2015)
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