Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème COMMERCE INTERNATIONAL
 Pays MONDE  Date juin 2010

Appellation d'origine contrôlée : la clé d'un nouveau souffle économique ?

Synthèse : En décembre 2009, pour la première fois en 15 ans de négociations acharnées, la Chine a officiellement reconnu l'appellation d'origine française "Cognac". Une véritable révolution car le sujet des appellations d'origine était jusqu'à présent l'un des principaux points de blocage des négociations internationales du cycle de Doha menées par l'OMC ...

Comme d'autre pays en voie de développement, la Chine a parallèlement mis en place depuis 2005 son propre système d'appellation d'origine, l'AQSIQ (General Administration of Quality Supervision Inspection and Quarantine), et entamé un nouveau processus de négociations avec l'UE pour obtenir une reconnaissance mutuelle d'appellations d'origine sur 10 produits phares (notamment des vermicelles et du thé).

Entre-temps, l'UE a reconnu une appellation d'origine colombienne pour du café, une autre pour le thé "darjeeling" indien et s'apprête à reconnaître l'huile d'argan marocaine.
Avis de l'expert : Au nez et à la barbe de l'Organisation Mondiale du Commerce, toujours en perte de vitesse, la mondialisation de la notion d'appellation d'origine contrôlée est engagée !

En effet, les pays en voie de développement économique, Chine en tête, ont depuis quelques années intégré le fait que protéger leurs marques et leurs produits à l'international pouvait fortement aider au développement de leurs économies respectives.
Il faut reconnaître que l'UE a été particulièrement active dans la promotion de ce système au niveau international, notamment au travers d'opérations de lobbying ... bien plus que les Etats-Unis !

Le fait que la Chine semble motivée pour adhérer au système des appellations d'origine est une bonne nouvelle sur le front de la contrefaçon. Pour préserver ses intérêts sur les marchés internationaux, Pékin devra prouver concrètement que la Chine est capable de rendre la pareille sur son propre marché intérieur : plus question donc d'éluder le fait qu'un bonne partie de la contrefaçon mondiale provient du territoire chinois, ni de traîner les pieds sur la question de la propriété intellectuelle.

La mondialisation de la notion d'appellation d'origine contrôlée va créer, d'ici quelques années, de nouveaux marchés certainement très puissants, et pourrait modifier sensiblement à termes le contexte économique mondial.

En attendant, sur le sujet de la contrefaçon, tout opérateur économique européen a intérêt à se rapprocher des services douaniers dont l'une des missions est de protéger les fabricants et les marques sur le marché international ... y compris ceux qui ne font pas partie du cercle très élitiste des appellations d'origine contrôlées que le développement mondial permettra peut être de démocratiser un peu.
Imprimer  A. LE ROLLAND / D. LE GRAS
Source(s) : L'Usine Nouvelle ACTE International (février 2010)
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