| Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international Thème | SOCIAL / ETHIQUE - ENVIRONNEMENT | Pays | UE / FRANCE | Date | juillet 2008 | | |
REACH : apprêts déperlants et membranes goretex ... le cas d'école ! | |
Synthèse : Les apprêts déperlants et traitements anti-tâche à base de résines fluorées ou fluorocarbones (PFOS*) font partie des substances préoccupantes classées "Persistantes, Bio-accumulables et Toxiques (PBT)". Les PFOS* ont fait l'objet d'une directive européenne d'interdiction entrée en vigueur le 27/06/08 et pourraient être suivis rapidement par l'acide perfluorooctanique (PFOA) soupçonné des mêmes caractéristiques et utilisé dans la quasi-totalité des apprêts déperlants qui servent à étanchéifier les textiles. Les marques, soutenues par les fabricants de ces substances, affirment leur innocuité vis-à-vis des utilisateurs des vêtements concernés. Mais, massivement présentes dans les traitements et membranes de vêtements techniques outdoor et montagne, c'est leur impact sur l'environnement qui justifie aujourd'hui leur retrait du marché. Les fabricants de matières proposent d'ores et déjà des alternatives, tout en mettant en avant les vertus écologiques des PFOS et PFOA qui contribueraient à la longévité du vêtement dont les lavages sont peu fréquents et rendraient le recyclage techniquement aisé
Un pur produit eco-friendly en somme ! *PFOS ou SPFO : sulfonates de perfluorooctane | |
Avis de l'expert : Ces substances constituent un bon cas d'école des répercussions de REACH. En effet, si seule la directive est mentionnée comme contrainte d'interdiction, les actions et réactions des industriels et des marques répondent par ailleurs à tous les critères réglementaires et commerciaux de REACH : 1- Le critère d'innocuité pour la santé avait jusque là permis de justifier le maintien de ces substances : le volet environnement ouvert par REACH apporte une nouvelle contrainte rédhibitoire. 2- Les principaux fabricants des matières textiles concernées ont envoyé une circularisation à leurs clients confirmant l'absence d'impact sanitaire sur l'utilisateur, tout en annonçant l'arrêt de production (programmé juste avant l'échéance d'enregistrement) ou l'arrivée prochaine de substances ou procédés de substitution (silicone, résine C8, traitements labellisés Bluesign
). 3- Les marques se voient contraintes de communiquer auprès du consommateur en argumentant sur les conditions d'utilisation des produits et leur compatibilité avec les objectifs de respect d'environnement et de santé. 4- Le premier industriel qui a annoncé détenir une option de rechange a coupé l'herbe sous le pied de ceux qui espéraient pouvoir utiliser l'argument de l'absence de substance de substitution pour bénéficier d'une éventuelle autorisation temporaire (moyennant paiement). Reste à prouver par l'innovateur que sa substance ou son procédé confère les mêmes fonctionnalités et qualités au produit. Les PFOS font partie des substances sous surveillance depuis quelques années, mais constituent tout de même un exemple concret du parfait fonctionnement de la pression concurrentielle pour faire respecter la réglementation REACH. Le fait que cette substance soit présente dans la quasi-totalité des vêtements du secteur outdoor montagne, n'y change rien, bien au contraire ! Plus que les obligations réglementaires, c'est la nécessité d'être cohérent entre une image, un discours, un positionnement produit et les impacts sanitaires et environnementaux des substances utilisées. | |
|