Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème TRANSPORT INTERNATIONAL
 Pays MONDE / UE  Date septembre 2015

Taux de fret aérien 2015: à qui profite la baisse du pétrole ?

Synthèse : Vrai ou Faux ? La baisse du cours du pétrole fait chuter les taux de fret aérien... FAUX ! Mauvaise nouvelle pour les chargeurs, la période actuelle prouve que la logique n'est pas toujours respectée : malgré une baisse annoncée de 15% de la facture pétrolière des compagnies aériennes cette année, les taux de fret se maintiennent ou continuent de progresser. Fatalité ou opportunité ?

Plusieurs raisons expliquent l'absence d'alignement entre cours du brut et taux de fret aérien :
  • Le renforcement brutal du dollar US contre l'euro : il pénalise surtout les compagnies aériennes européennes qui achètent leur carburant en USD.
  • Les couvertures à terme sur les achats de pétrole : de nombreuses compagnies ont bloqué le prix d'achat sur une base 2013, date à laquelle personne n'envisageait de baisse du cours du brut.
  • Les compagnies n'achètent pas du pétrole brut (Brent) mais du kérosène dont le coût de raffinement est en hausse.
L'association internationale du transport aérien (IATA) note que si la règle de couverture à terme est commune, les pratiques divergent d'une compagnie à l'autre. En théorie, elle se fait sur une période de 24 mois glissants, avec une forte couverture jusqu'à 9 mois, et dégressive ensuite.

En pratique, on observe trois stratégies distinctes de la part des compagnies aériennes :
  • Celles qui ne se couvrent pas et sont très favorisées dans la période actuelle : Emirates, Air China, China Southern Airlines, China Eastern Airlines ou Etihad Airways.
  • Celles qui se couvrent partiellement : Easyjet (72%), American Airlines (19%) ou Air France (75%).
  • Celles qui se couvrent à 100% : British Airways.
Les projections sur le cours du brut anticipant un niveau modéré et stable à moyen terme, les compagnies à forte couverture devraient commencer à bénéficier d'une nette baisse de leur facture en carburant en 2016.
Avis de l'expert : Mauvaise nouvelle pour les compagnies nationales européennes, la période est favorable à leurs concurrentes asiatiques et américaines : à l'exception d'Emirates et Qatar Airways, le Top 10 mondial sur l'activité fret aérien en 2014 est assez édifiant de ce point de vue (cf. IATA) .

Malheureusement, cette situation s'accompagne d'une baisse des vols "tout cargo", pourtant recherchés par les chargeurs de produits industriels aux dimensions atypiques, ou conditions de manutention spécifiques.

L'évolution du monde du fret aérien international requiert beaucoup de vigilance de la part des exportateurs et importateurs "pressés" qui souhaitent néanmoins maîtriser leurs coûts de transport : le fret aérien coûte en moyenne quatre fois plus cher qu'un transport maritime, et les prix de revient peuvent exploser selon la solution choisie...

Lors d'une demande de cotation, veillez à vérifier systématiquement :
  • La fréquence et les jours de départ : une compagnie "low cost" peut n'avoir qu'un départ semaine. Si vous le ratez, votre expédition restera à quai à l'aéroport pendant 8 jours, et votre client vous fera peut-être supporter le manque à gagner d'une chaîne de production ralentie ou arrêtée.
  • Le routing et les transbordements : de plus en plus de compagnies aériennes pratiquent le "cabotage" pour rentabiliser un voyage. Qui n'a pas eu cette expérience en tant que passager d'un vol direct qui fait une escale non annoncée ? Autant d'occasions pour des mauvaises manutentions, vols, risques de casse ou laissé-à-quai.
  • Le transit time : le délai d'acheminement entre deux aéroports est un bon indicateur, mais sans aucune garantie puisque les compagnies parlent d'Estimated Time of Departure/Arrival (ETA/ETD)...
  • Le type de vol (tout cargo, passager ou combi) : très important si votre fret est volumineux, lourd ou encombrant, ou prévu de partir en vol de week-end. Le risque de laissé-à-quai ou d'expédition partielle est majeur en vol passager, moyen en combi, faible en tout-cargo.
En résumé ; la compétence de votre transitaire, sa connaissance des pratiques des compagnies aériennes, son expérience des aéroports et différentes escales sont tout aussi déterminants que le prix au kilo négocié !

Nous sommes à votre disposition pour toute demande de cotation de transport international en fret maritime ou aérien.

A consulter en ligne > enregistrement vidéo de notre webinar du 23/06/2015 :
Demander et comprendre une cotation de transport international (aérien ou maritime)
Imprimer  D. CAMMARANO / A. LE ROLLAND
Source(s) : Usine Nouvelle / IATA (septembre 2015)
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