Synthèse : Les plantes occupent une place de choix dans le domaine de l'éco conception. Les biomatériaux et matériaux de constructions végétaux fleurissent, sous l'oeil bienveillant des consommateurs. Pourtant, bien des défis restent encore à relever pour les années à venir.
En matière de recherche et développement, les prochains défis sont multiples : - Créer de nouvelles matières 100% végétales, car à ce jour bien des biomatériaux nécessitent des substances pétrochimiques classiques en complément.
- Pour les bioproduits à vocation biodégradable, il faudra conjuguer une certaine robustesse à l'usage avec une décomposition rapide (décomposition sous 3 à 6 mois d'au moins 60% ) et non polluante.
- La filière de recyclage devra intégrer la phase de compostage nécessaire à la biodégradabilité.
Si les potentiels écologiques sont flagrants dans de nombreux domaines (un bio-polymère peut permettre une réduction de 75% du bilan CO2 par rapport à son homologue issu de la pétrochimie), les potentiels économiques sont eux aussi bien réels, notamment dans la perspective d'une raréfaction des ressources pétrolières.
Au plan agricole, certaines plantes telles que le lin(*) ou le chanvre, nécessitant peu d'eau, d'engrais et de pesticides, s'inscrivent déjà dans une démarche de développement durable.
Il subsiste toutefois un certain nombre d'écueils à contourner pour s'assurer de l'impact positif de l'utilisation des biomatériaux : la mise en culture intensive de végétaux destinés à l'industrie peut, par exemple, induire des effets négatifs catastrophiques sur les populations locales (disparition des cultures vivrières) et la bio-diversité (déforestation, culture monospécifique, OGM, ...).
De plus, un végétal importé de l'autre bout de la planète peut avoir un intérêt écologique discutable en regard de son bilan carbone !
* Cf Atmosphère Internationale : " Le lin, une fibre vertueuse ... et très tendance ! " | |
Avis de l'expert : Le potentiel d'application des plantes en biomatériaux est considérable : à long terme, la pomme de terre pourrait ainsi fournir la matière première des pièces automobiles !
Toutefois il ne faut pas perdre de vue l'objectif de réduction de l'impact écologique à tous les stades, depuis la culture jusqu'au recyclage en fin de vie. Pour être vraiment "écolos", les biomatériaux nécessitent la prise en compte de leur cycle de vie global, dès leur conception.
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