 | Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international
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Le pétrole, talon d'Achille de la Chine ? |
| Synthèse : Avec l'envolée du prix du brut au premier semestre 2008, Petro China et Sinopec, les deux puissants groupes de production et de raffinage chinois, ont vu leurs profits diminuer de 30 à 70% en l'espace de quelques mois, tandis que les autres sociétés pétrolières mondiales du secteur engrangeaient des bénéfices record ... L'explication est simple : Petro China et Sinopec, sont contraints par Pékin de protéger les consommateurs chinois face à la hausse du coût de l'énergie en maintenant leurs produits à un niveau de prix artificiellement bas. Il est estimé que cette politique de prix plancher représente un manque à gagner annuel pour ces deux entreprises de l'ordre de 50 à 100 milliards de dollars ! Cette situation a fait plonger les titres des deux pétroliers sur la place de Shanghai, entraînant en chaîne la chute du marché boursier chinois. |
| Avis de l'expert : Ce qui complique encore plus la situation, c'est que tout en défendant officiellement leurs intérêts auprès des autorités chinoises, Petro China et Sinopec ont réduit sensiblement la production pour tenter de limiter leurs pertes ... Conséquence, les premières pénuries de carburant ont été recensées dans le Zhejiang, le Hebei et même le centre de Pékin. Les autorités chinoises ont donc l'obligation de réagir. La première réflexion semble s'orienter vers une diminution de la forte taxation qui frappe actuellement les deux pétroliers, celle-ci ayant été mise en place sur la base des importants profits générés par la flambée du brut. Autre mesure, prétextant un geste pour l'environnement, Pékin vient d'interdire l'utilisation dans les magasins des sacs en plastique de moins de 0,025 millimètre d'épaisseur et la vente par les commerçants des autres sacs plastique autorisés : les contrevenants écoperont d'une amende et se verront confisquer leurs marchandises ! L'objectif réel étant bien entendu d'économiser le précieux pétrole dont l'utilisation dans la composition des emballages incriminés est estimée à 13 millions de barils brut par an. Paradoxalement, la crise financière mondiale actuelle qui influence fortement à la baisse le cours du brut, va temporairement aider Pékin à faire face à cette problématique. Il reste que le cas est symptomatique du fonctionnement actuel de l'économie chinoise, contrôlée et gérée par une politique très interventionniste à tous niveaux, et de la fébrilité des dirigeants face aux incertitudes générées par le désordre mondial : un signal parmi d'autres qui encourage les acteurs du commerce international à faire preuve d'une extrême prudence sur le terrain chinois ... |
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