Synthèse : Le chocolat aurait-il un arrière goût amer ? Malgré la création de certifications et l'essor du commerce équitable pour la filière cacao, les derniers bilans font état de très peu d'améliorations dans les plantations où les conditions de travail demeurent exécrables et le recours à la main d'uvre infantile courante ... . En 1998, l'UNICEF s'alarmait déjà sur le problème de l'esclavage des enfants dans les plantations de l'Afrique de l'Ouest. Dernièrement, une ONG Suisse(*) a reçu plus de 17 800 signatures pour sa pétition "'Non au chocolat issu du travail des enfants" ... A ce jour, certains grands noms de l'industrie chocolatière semblent peiner à faire preuve de transparence, fermant leurs portes aux ONG ou répondant de façon évasive sur leurs pratiques de sourcing **. Les industriels se targuent tous d'être engagés dans la responsabilité sociale, mais les ONG démentent en soulignant deux situations : - Certification principale de la filière, le protocole Harkin-Hengel de 2001 pour la garantie du respect des employés serait devenu trop peu contraignant pour être efficace.
- L'industrie se cache derrière le financement de projets pilotes qui ont pour objectifs de modifier le comportement des cultivateurs, sans pour autant remettre en question leurs propres pratiques.
Si les pratiques d'achat "minimum" actuelles encouragent les planteurs à l'exploitation de la main d'uvre, à terme la qualité du cacao serait en péril faute de liquidités suffisantes pour entretenir les plantations
Les ONG entendent bien poursuivre leurs pressions auprès des grands chocolatiers, tout comme les campagnes d'information auprès des consommateurs pour développer l'achat responsable. * Association "La déclaration de Berne" ** Questionnaire détaillé concernant la responsabilité sociale envoyé par l'association à 18 des principaux chocolatiers dans le monde. |