Atmosphère Internationale
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 Thème SOCIAL / ETHIQUE - ENVIRONNEMENT
 Pays COREE DU SUD / MONDE  Date novembre 2008

Bourse du carbone : la Corée du Sud ne connaît pas la crise !

Synthèse : Mise en place par l'ONU, la bourse du carbone est destinée à encourager les investissements respectueux de l'environnement dans les pays en développement.
Ainsi, un industriel d'un pays "riche", signataire du protocole de Kyoto, qui ne parvient pas à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau des quotas obligatoires, peut obtenir des "crédits carbone" en investissant dans un projet de réduction des émissions dans un pays plus pauvre, comme par exemple un projet d'installation d'éoliennes.
Ces "droits à polluer" peuvent ensuite être utilisés afin de rentrer dans les quotas, ou cédés à une autre entreprise afin d'en tirer un bénéfice financier.

Une entreprise française a ainsi réussi à obtenir 189 millions de dollars par la vente d'un grand nombre de "crédits carbone", obtenus en détruisant le protoxyde d'azote émis dans ses usines du Brésil et de Corée du Sud.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la Corée du Sud, puissance industrielle classée par Kyoto parmi les "pays en développement", n'a pas de restriction sur ses émissions, et permet au contraire de gagner des crédits carbone" dès qu'on s'engage localement dans le retraitement des déchets !

Pays en pleine expansion, la Corée accueille de plus en plus d'industries émettrices de GES attirées par l'appât du gain émanant de la destruction des rejets de carbone.
Ce système censé permettre aux pays pauvres de développer des technologies "propres" a donc créé un effet d'aubaine qui permet de mettre en circulation des droits à polluer supplémentaires dans les pays industrialisés, tout en enrichissant fortement les entreprises détenant des portefeuilles de crédits carbone ...

L'ONU, consciente des effets pervers de son système, impose des critères sévères de sélection des bénéficiaires des crédits, notamment en demandant d'établir la preuve que les réductions d'émissions n'auraient pas eu lieu sans l'incitation financière liée au programme.
De plus, l'organisme international envisagera certainement en 2012, lors du renouvellement des obligations liées au protocole de Kyoto, de classifier la Corée du Sud dans les "pays développés".

Avis de l'expert : La Corée du Sud, au vu de son PIB/habitant proche des 20 000 USD, reçoit un nombre de crédits carbone impressionnant. Cependant, il se pourrait bien que ce "paradis fiscal des pollueurs" ne soit vite soumis à régulation, et oblige les usines implantées là-bas à contrôler sévèrement leurs émissions. Attention donc aux calculs à court terme !

Certes, il suffit pour l'instant de détruire les déchets issus du fonctionnement d'un site de production pour faire le plein de crédits, encore faut-il que ceux-ci restent en nombre suffisant pour permettre le fonctionnement de l'usine une fois que les régulations seront mises en place.

Au-delà des dérives spéculatives, étrangement comparables à certaines attitudes dénoncées récemment dans la sphère financière, des solutions existent pour associer rentabilité et responsabilité.
En Asie et dans le reste du monde, ACTE International vous accompagne dans votre démarche de développement durable, afin d'assurer la pérennité économique de votre projet dans le respect des normes éthiques, sociales et environnementales !

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Imprimer  D. POLLET / E. REBOULET
Source(s) : Courrier International (02/10/08)
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