Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème SOURCING
 Pays CHINE / MONDE  Date mars 2009

Secteur textile 2008 : le coût du travail est à la hausse !

Synthèse : Une étude comparative des coûts salariaux mondiaux pour le secteur textile vient d'être publiée par un cabinet américain pour la période 2007-2008. Cette étude est basée sur la collecte de données auprès d'usines textiles de 44 pays.

Premier constat : la facture salariale s'alourdit dans la plupart des pays !

La Chine est en tête des plus fortes progressions de salaires : de +121% à +162% (*) selon les zones. En 2008, le coût de la main d'œuvre chinoise passe en tête des pays asiatiques avec un taux horaire qui se situe entre 1,44 et 1,88 USD, loin devant l'Inde (0,85 USD/h) et le Bangladesh (0,31 USD/h).

Dans une moindre mesure par rapport à la Chine, les pays de l'Est ont également vu les salaires progresser dans le secteur textile, de +4 à +56% (*). Désormais, les coûts horaires des pays de l'Est et de la Turquie sont plus élevés d'environ 2 USD par rapport à ceux du Maghreb.
Seule exception, la Bulgarie, dont le coût horaire à 1,85 USD est devenu plus compétitif que celui de la Chine côtière en 2008 ...

Si certaines variations s'expliquent par des évolutions structurelles (zones franches en Turquie, ZES en Inde, …), la fluctuation des devises reste le principal facteur impactant les variations de coûts de main d'oeuvre à l'échelle internationale : la faiblesse du dollar a contribué à l'augmentation de la part des salaires (payés en monnaie locale) dans le coût de production des zones utilisant cette devise de facturation.
Avec le déséquilibre de la parité EUR/USD, les Etats-Unis ont désormais un coût horaire plus faible que celui de nombreux pays de la zone euro, y compris la France !

(*) équivalent USD
Avis de l'expert : L'étude met en relief la tendance haussière généralisée du coût du travail dans le secteur textile.

Si la croissance à trois chiffres des coûts salariaux chinois est particulièrement spectaculaire, ce cas spécifique mérite quelques précisions :

Les ouvriers chinois sont généralement payés à la pièce. Les objectifs de productivité sont déterminés au coup par coup selon les commandes et bien souvent réajustés à l'issue de la fabrication : les salaires sont alors recalculés pour atteindre le salaire minimum.
En Chine, la révision des salaires n'est pas faite au même moment dans l'ensemble du pays et les charges sociales diffèrent selon la province et la ville d'implantation de l'usine ainsi que l'origine géographique de l'ouvrier. Compte tenu de toutes ces disparités, prudence sur les comparaisons hâtives entre les différentes régions chinoises et les autres pays.

Dans l'absolu, les coûts salariaux de la filière textile peuvent être un indicateur clé pour expliquer les mouvements de délocalisation dans le monde. Mais les stratégies de sourcing étant de plus en plus complexes et volatiles, il est impossible de détecter clairement des mouvements de relocalisation exclusivement liés aux coûts de main d'oeuvre.

D'autres critères pèsent lourdement sur les choix d'approvisionnement : la baisse spectaculaire des coûts de fret maritime en raison notamment de la chute du cours du pétrole, a allégé la facture transport et relativisé l'urgence du recours au sourcing de proximité. Mais la reprise en force du marché des produits de milieu de gamme et l'accélération de la rotation des collections ont, contre toute attente, permis aux fournisseurs du Maghreb de ne pas reperdre pied vis-à-vis de la Chine ou de l'Inde.

ACTE International tient à votre disposition des fiches PROFIL SOCIAL PAYS (RUBRIQUE "DOCUMENTATION TECHNIQUE") dans lesquelles vous trouverez pour chaque pays, une synthèse de l'ensemble des lois sociales en vigueur et des pratiques locales.

Imprimer  E. MAIORANA / E. REBOULET / D. LARZUL
Source(s) : Le Journal du Textile (février 2009)
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