 | Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international
| ||||||||
Nanotechnologies : vers un principe de précaution à retardement ? |
| Synthèse : Depuis plusieurs mois, les nanotechnologies apparaissent régulièrement dans les medias et suscitent de nombreuses controverses à travers le monde. Petite rétrospective pour mieux appréhender les enjeux de cette technologie futuriste ... déjà bien présente dans notre environnement : Qu'est-ce que c'est ? Les nanoparticules sont des amas de matières non solubles ou bio-persistantes, façonnés par l'homme à l'échelle du nanomètre, une taille inférieure aux plus petits objets existants. Cette très petite taille leur confère des propriétés chimiques et/ou physiques particulières (résistance, imperméabilité, fluorescence, transparence …), différentes des mêmes matières de taille "naturelle". Ces propriétés sont conférées à des matériaux conventionnels par intégration des nanomatériaux. Où les trouve-t-on ? Près de 2 000 nanoparticules sont déjà commercialisées dans plus de 600 produits dans de nombreux secteurs industriels dont :
Le potentiel de développement des nanotechnologies est énorme : d'ici 2015 le marché pourrait représenter 1 000 milliards d'euros et générer 2 millions d'emplois. Les risques Les nanoparticules, du fait de leur taille, peuvent pénétrer dans les organismes et y persister. Toutefois, les potentiels effets néfastes sur la santé et l'environnement demeurent quasiment inconnus : aucune étude à ce jour n'ayant permis d'évaluer leurs interactions possibles avec le "vivant". Sur le volet santé, L'AFFSET et le haut conseil de la santé publique se sont prononcés en estimant qu'il existe un risque. Le Grenelle de l'environnement a engagé un grand débat public autour des nanotechnologies, sur les questions sanitaires et éthiques, la gestion des risques industriels, la valorisation des activités locales ou encore le principe de précaution. Ces débats, programmés dans les grandes villes de France, ont souvent été perturbés ou annulés par des contestataires "anti-nanos". |
| Avis de l'expert : Les entreprises sont très discrètes sur ce sujet : face à l'impopularité et aux craintes que suscitent les nanotechnologies elles se retranchent derrière le sacro-saint secret industriel. Ce mutisme a incité des associations de consommateurs à s'emparer du sujet : En ce qui concerne les cosmétiques, la nouvelle directive européenne prévoit dès 2011 une notification à la Commission pour les cosmétiques contenant des nanos et leur mention obligatoire sur l'étiquette de composition des produits dès 2013. Pris de vitesse par les industriels, les pouvoirs publics ne pourront sans doute pas recourir au principe de précaution, et un moratoire mondial sur les nanotechnologies semble irréaliste ... Des lois d'encadrement et d'incitation à la transparence devraient toutefois bientôt voir le jour : reste à savoir quelle sera leur efficacité ... Nous suivrons de près l'évolution de ce dossier, tant au niveau mondial qu'européen. |
| ||
|
Workshop Center