Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème RSEE INTERNATIONALE
 Pays FRANCE  Date avril 2016

RSE et performance économique : de la théorie à la pratique

Synthèse : L'organisme public France Stratégie, "think tank" économique, social et développement durable du Premier Ministre, a récemment publié les résultats d'une étude mesurant l'impact des politiques de Responsabilité Sociétale (RSE) sur la compétitivité des entreprises* : il en ressort un écart de performance économique de 13% en moyenne entre les entreprises engagées en RSE et les autres... Un chiffre qui masque des disparités, mais confirme le bien-fondé des stratégies développement durable en termes de retour sur investissement !

Selon les auteurs de l'étude menée auprès de 8 500 entreprises françaises de toutes tailles et tous secteurs, les écarts de performance s’échelonnent de 5% pour la relation client à 20% pour la dimension "ressources humaines". Toutefois, le gain est systématique quel que soit l'indicateur économique retenu (profit par tête, excédent brut d'exploitation ou valeur ajoutée par tête) ou la dimension RSE privilégiée (environnement, éthique, ressources humaines, relation client, relation fournisseur).

La majorité des entreprises qui mettent en place des pratiques RSE semble ainsi concilier management responsable (envers les clients et fournisseurs, envers les salariés), respect de l’environnement et exigence de compétitivité.

Néanmoins, l'étude fait aussi ressortir que la RSE n'est pas implantée de façon homogène sur le territoire français : plus l'entreprise est grande, plus l'implantation des pratiques RSE est forte, et certains secteurs sont particulièrement en pointe (industrie agroalimentaire, biens intermédiaires et énergie).

Autre éclairage apporté par l'étude, l'obligation réglementaire (hard law) augmente la probabilité d'adoption de dispositifs RSE dans les entreprises mais n'a pas à elle seule d'effet significatif sur la performance, contrairement à la mise en place volontaire de pratiques responsables (soft law).
C'est donc l'interaction réglementation/autorégulation qui semble produire les meilleurs résultats, comme le confirme le podium des motivations des entreprises dans ce domaine :
  • 1- Anticiper une future réglementation contraignante
  • 2- Répondre aux pressions de la société civile
  • 3- S'acquitter d'un devoir moral ou altruiste
Cependant, deux raisons plus pragmatiques sur le plan économique viennent consolider et enrichir cette approche :
  • En tant qu'outil de stratégie commerciale, la RSE peut apporter une différenciation concurrentielle et/ou une adaptation du positionnement des produits/services vis-à-vis du marché (clients, consommateurs).
  • En tant qu'outil de gouvernance, la RSE peut répondre à des préoccupations et/ou des besoins exprimés en interne (actionnaires, administrateurs et employés).
Plusieurs voies d'action sont proposées dans le rapport pour diffuser les bonnes pratiques RSE, principalement auprès des PME-TPE dont 60% déclaraient en 2011 ignorer les enjeux...

* Etude "Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité - Évaluation et approche stratégique" (France Stratégie - janvier 2016) à disposition de nos abonnés sur simple demande.
Avis de l'expert : Deux idées fortes à tirer de cette étude très complète et couvrant une part représentative du tissu économique français :

Le retour sur investissement d'une politique RSE, ou plus largement d'une stratégie de développement durable, est possible et chiffrable : pour ceux qui en doutent encore cette enquête à de quoi faire réfléchir !

Les entreprises qui en tirent les meilleurs bénéfices sont celles qui ont une approche globale et transversale de la RSE, particulièrement à l'échelle international (RSEEI), et non celles qui fonctionnent au coup par coup sans chercher à établir une cohérence : ces dernières se privent des nombreuses synergies potentielles entre les différents enjeux, internes et externes.

Des informations corroborées notamment par le "Baromètre RSE 2016" publié fin mars à l'occasion du salon Produrable : la RSE intègre de plus en plus fortement la chaîne de valeur et l'organisation opérationnelle de l'entreprise en disposant d'une augmentation sensible des ressources dédiées, humaines et financières.

Cet écart quantifié de performance économique lié à l'engagement RSE donne du sens aux efforts des précurseurs et favorise la mobilisation des suiveurs... Suffisant pour engendrer un effet boule de neige massif en France ? Probablement pas encore, car les principales motivations des entreprises restent malgré tout relativement prosaïques...
On peut d'ailleurs se poser la question de la "durabilité" de l'effet positif de différenciation concurrentielle en cas de généralisation des standards RSE, rendus obligatoires ou non.

Ce qui n'est plus mis en doute en revanche c'est l'impact positif des politiques RSE en termes d'optimisation organisationnelle, de fiabilité opérationnelle et de résilience face aux risques accidentels, notamment éthiques, qui menacent l'entreprise dans un contexte international tendu et versatile.

ACTE International est un "early bird" en matière d'intégration des enjeux RSE dans la stratégie d'entreprise, et prescripteur de longue date auprès des entreprises françaises comme en témoigne le PDG du Groupe (voir la vidéo).

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Source(s) : www.strategie.gouv.fr / www.novethic.fr (mars 2016)
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