16 mars, 2023
RSE : dix ans après le drame du Rana Plaza, quelles leçons pour le secteur de l’habillement ?

Rien ne destinait le Rana Plaza à héberger une activité industrielle. Conçu à l’origine pour accueillir des boutiques, le bâtiment était bien trop fragile pour supporter l’intensité des vibrations causés par les machines qui s’y trouvaient. Son propriétaire Sohel Rana avait dû produire de faux permis, user de son influence politique, et même recourir à des tactiques d’intimidation pour contourner les normes de construction. Surnommé à l’époque « l’homme le plus détesté du Bangladesh », le cas de Sohel Rana a mis en lumière l’absolue nécessité de réformer en profondeur l’industrie textile.

Comptant pour 10 % de son PIB, l’habillement constitue pour le Bangladesh et ses 4000 usines la vitrine de son industrie à l’international. Dans le sillon du Rana Plaza, le pays a renforcé son droit du travail, fait passer deux hausses successives du salaire minimum, et imposé des exigences bien plus strictes quant à la sécurité des bâtiments et leur sûreté électrique (cf. RSE Bangladesh : nouvel accord pour la sécurité des travailleurs du textile). Une révolution en surface seulement ?

Malgré ces avancées et la conquête de nouveaux acquis pour le Bangladesh, sa situation reste fragile : un scénario d’exode des grandes marques vers des pays au coût du travail encore plus bas reste à craindre.

Afin de mitiger ce risque, le Bangladesh a fait le pari d’augmenter sa productivité (en investissant dans des formations et des machines plus performantes et écologiques), de réduire de 30 % les émissions du secteur d’ici à 2030, notamment via un recours croissant à l’énergie solaire dans les usines, de travailler sur l’économie circulaire du secteur, de réduire sa dépendance sur ses approvisionnements en matériaux textiles et espère conquérir des parts de marché sur le segment haut de gamme. Cette stratégie est mise à mal par le comportement de certaines marques qui, selon l’association patronale du secteur textile-habillement dans le pays (la BGMEA, Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association) jouent de leur position dominante pour renégocier à leur avantage des contrats. Car les surcoûts impliqués par de telles mutations viennent inévitablement grignoter les marges des donneurs d’ordres. Répercuter ces coûts dans les négociations suppose qu’il existe bel et bien un arbitrage entre soutenabilité et compétitivité, alors que les deux devraient aller de pair.

Enfin, la menace de perdre l’avantage douanier du SPG (Système des Préférences Généralisés) accordé jusqu’à présent par l’UE au Bangladesh (cf. Import UE : vers la fin des préférences tarifaires pour le Bangladesh ?) et la baisse de la consommation mondiale alimentée par un contexte d’inflation galopante, sont autant de points de vigilance pour la filière textile bangladaise.

Pour aller plus loin…

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