14 novembre, 2024
Japon : autoflow-road, le transport de marchandises entièrement automatisé !

Au Japon, le ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT, Ministry of Land, Infrastructure, Transport and Tourism) planche depuis plusieurs années sur un projet révolutionnaire visant à créer des routes entièrement automatisées pour le transport de marchandises. Baptisée « autoflow-road » (route à flux automatique), ces corridors logistiques permettraient de transporter des colis sur des navettes électriques autonomes mesurant environ 1,80 m de haut et 1,10 m de large et de long, sur des voies réservées le long de l’autoroute ou dans des tunnels souterrains. Le MLIT a diffusé une vidéo présentant ce projet. 

Ce système pourrait donc fonctionner sans interaction humaine, 24h/24, permettant ainsi d’éliminer quotidiennement de la route près de 25 000 camions, une aubaine face à la pénurie de chauffeurs et à la baisse démographique du pays (cf. Le Japon n’est plus la troisième puissance économique mondiale), tout en réduisant significativement les émissions de carbone. Le chargement aussi devrait être automatisé à l’aide de chariots élévateurs et harmonisé avec les aéroports, ports et gares ferroviaires. Seule la livraison du dernier kilomètre devrait nécessiter une intervention humaine par véhicules légers ou vélos-cargos.

L’idée est de concevoir un premier axe de 500 km entre Tokyo et Osaka, route où le volume de transport de marchandises est le plus élevé. Une deuxième voie devrait être créée entre Tokyo et Nagoya. Une première portion devrait être testée d’ici 2027 voire début 2028, la mise en service complète étant prévue autour de 2034.

Seule ombre au tableau, le coût vertigineux de ce projet futuriste : entre 7 et 80 milliards de yens par portion de 10 km, soit un prix total d’environ 3 700 milliards de yens (plus de 22 milliards d’euros). Pour assumer cette facture, le gouvernement japonais a décidé d’associer le secteur privé au projet, notamment les acteurs du transport et de la logistique qui seront les premiers utilisateurs. 

Ailleurs dans le monde, des concepts similaires ont germé. Mais à moindre envergure et à coût plus élevé. En Suisse, le projet CST (Cargo sous terrain) prévoit de creuser un tunnel souterrain entre le lac Léman et le lac Constance pour acheminer les marchandises. Mais on ne devrait pas voir le bout de ce tunnel avant 2045 pour une facture bien plus salée pouvant atteindre jusqu’à 52 milliards d’euros. 

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