4 décembre, 2025
Climat et commerce international : sécuriser sa chaîne d’approvisionnement dans un monde instable

Entre climat, commerce et géopolitique, les règles du jeu changent. Pour les entreprises, le vrai sujet n’est plus la réglementation mais la capacité à sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement.

Un contexte qui change vite

Les dernières semaines ont confirmé une tendance lourde : le commerce international entre dans une période de turbulences durables. COP sans feuille de route sur les énergies fossiles, dialogue « commerce & climat », ajustement carbone aux frontières, contrôles d’origine renforcés, incertitude réglementaire en Europe… Les signaux s’accumulent. L’environnement des entreprises devient plus complexe, plus mouvant, plus exposé. Et les acteurs du transport, de la douane et du sourcing sont en première ligne face à ces transformations.

Le vrai sujet n’est plus la norme, mais le risque

La question que beaucoup d’entreprises se posent aujourd’hui n’est plus seulement :

« À quelle réglementation vais-je devoir me conformer ? »

Mais de plus en plus souvent :

« Ma chaîne d’approvisionnement est-elle capable d’absorber les prochains chocs ? »

Les risques s’additionnent : dépendance à certains fournisseurs, exposition géographique, aléas climatiques, hausses de coûts, durcissement des contrôles, pression accrue des clients et donneurs d’ordres. Le commerce international ne devient pas simplement « plus vert ». Il devient plus stratégique, plus contraint et plus risqué.

Ce que la COP30 a réellement envoyé comme message

La COP30 a produit peu de décisions opérationnelles, mais un message implicite est ressorti avec force : le climat n’est plus un sujet cantonné aux enceintes internationales. Il s’invite désormais dans les chaînes de valeur, les flux commerciaux et les modèles économiques. Quand l’adaptation, la transition juste et les enjeux commerciaux se retrouvent discutés dans un même cadre, ce n’est pas anodin.

Cela traduit une réalité : performance économique, gestion des risques et durabilité sont désormais étroitement liées.

Structurer plutôt que subir

Dans ce contexte, avancer sur les sujets RSE et climat ne relève plus de la communication. C’est une démarche de maîtrise des risques. Les entreprises les plus solides sont celles qui ont une vision claire de leurs dépendances, connaissent l’origine de leurs flux, identifient leurs vulnérabilités, structurent leurs données et intègrent les enjeux climatiques et sociaux dans leurs décisions. Pas pour « être exemplaires ». Mais pour continuer à produire, livrer, importer et vendre dans un monde instable.

Un cap simple : faire un état des lieux, poser un cadre, avancer

Quand le contexte devient flou, la meilleure réponse est la structuration. Faire un état des lieux de ses risques, s’appuyer sur un référentiel clair, objectiver les enjeux, définir des priorités d’action. La durabilité devient alors un véritable outil de pilotage. Un moyen d’apporter de la clarté là où l’environnement devient incertain.

En résumé

Le commerce mondial évolue plus vite que les cadres réglementaires. Les entreprises qui attendent un cap parfaitement défini risquent de subir les changements. Celles qui structurent dès aujourd’hui leur chaîne de valeur gagnent en visibilité, en maîtrise…et en capacité à durer dans un environnement instable.

Source :
Rédacteur : Johanna Bantman