Le 13 juillet, un « accord politique » entre l’Union européenne et l’Indonésie a été annoncé en vue de supprimer les barrières commerciales existant entre les Vingt-Sept et la première économie d’Asie du Sud-Est.
Alors que le Président américain poursuit sa guerre tarifaire, Bruxelles intensifie ses efforts pour nouer des relations avec de nouveaux partenaires dans le monde entier. C’est ainsi que dimanche 13 juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président indonésien, Prabowo Subianto, ont entériné un accord politique afin de finaliser, d’ici septembre 2025, le Partenariat économique global CEPA (Comprehensive Economic Partnership Agreement). Cet accord de libre-échange vise à lever les barrières commerciales entre l’UE et la première économie d’Asie du Sud-Est, tout en renforçant les chaînes d’approvisionnement en matières premières critiques, indispensables aux technologies propres européennes.
Le CEPA devrait stimuler les échanges, soutenir l’industrialisation durable de l’Indonésie et offrir de nouvelles opportunités aux entreprises européennes. Cet accord représente également une volonté partagée de construire un partenariat économique fondé sur l’ouverture, la résilience et la coopération. L’UE est le cinquième partenaire commercial de l’Indonésie, avec des échanges qui se sont élevés à 30,1 milliards de dollars en 2024. Les deux parties sont également bien déterminées à renforcer le partenariat entre l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) et l’UE.
Si l’annonce de dimanche marque un jalon décisif dans les relations euro-indonésiennes, Bruxelles et Jakarta sont en pourparlers depuis 2016 pour parvenir à un accord. Les discussions avaient été relancées en 2023 (cf. UE / Indonésie : vers un pacte commercial en 2023 ?). Mais plusieurs points sensibles restaient encore à résoudre, comme les divergences relatives aux biocarburants ou encore les projets de l’UE visant à bannir du territoire communautaire les importations responsables de déforestation, ce texte pouvant affecter certains produits indonésiens comme l’huile de palme, le caoutchouc ou encore le bois. Depuis, la mise en application de cette législation a été reportée à fin 2025.
A ce jour, l’Indonésie reste l’un des rares pays avec lequel les États-Unis ont déjà signé un accord dans le cadre des droits de douane dits réciproques, après le Royaume-Uni et le Vietnam. Mercredi 16 juillet, le Président Donald Trump a en effet annoncé avoir conclu un accord permettant aux produits américains d’entrer sans droits de douane sur le marché indonésien, tandis que les produits indonésiens seraient taxés de droits de douane additionnels de 19 % à leur entrée sur le territoire américain, au lieu des 32 % prévus initialement.


