Dix ans après l’Accord de Paris, seuls 28 % des entreprises mondiales sont alignées avec une trajectoire 2°C. Les écarts entre secteurs montrent l’importance de mesurer son empreinte et de structurer une trajectoire ambitieuse mais réaliste.
Dix ans après, un bilan contrasté
Le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris fixait un cap historique : maintenir le réchauffement bien en dessous de 2°C.
Dix ans plus tard, le monde n’est toujours pas aligné avec cet objectif et les entreprises non plus.
Selon l’analyse réalisée par Iceberg Data Lab sur 3 700 entreprises dans les secteurs les plus émetteurs, seulement 28 % d’entre elles suivent aujourd’hui une trajectoire compatible avec 2°C.
Autrement dit : la majorité n’est pas encore sur la bonne voie… mais tous les secteurs comptent des pionniers, preuve que la transformation est possible.
Des secteurs très en avance… et d’autres très en retard
Certains secteurs progressent plus vite que d’autres :
- Électricité et transport ferroviaire : parmi les plus alignés, grâce au déploiement des énergies renouvelables et des technologies bas carbone.
- Agroalimentaire et immobilier : de plus en plus structurés, poussés par les réglementations et des dynamiques sectorielles fortes.
À l’inverse, d’autres secteurs décrochent nettement :
- Énergies fossiles, banque, logistique, automobile, pharmacie : taux d’alignement de 2 à 7 %.
- La raison principale ? Le poids du Scope 3, c’est-à-dire toutes les émissions indirectes liées à la chaîne de valeur : achats, transport, utilisation des produits, fin de vie, investissements, etc.
Ces émissions représentent parfois plus de 90 % de l’empreinte totale d’une entreprise, mais elles restent largement sous-traitées : seules 24 % les déclarent et 8 % fixent des objectifs de réduction.
Un message clé : garder le cap, même dans un contexte instable
Si les signaux politiques et réglementaires semblent moins lisibles qu’il y a quelques années, les conclusions des dix ans de l’Accord de Paris rappellent une réalité structurante : les entreprises qui avancent sont celles qui ont commencé par mesurer, puis par structurer une trajectoire.
Décarboner n’est pas un sprint réglementaire. C’est une transformation progressive, qui demande :
- une compréhension claire de son empreinte,
- l’identification des leviers prioritaires,
- un plan d’action crédible,
- et un suivi régulier pour réorienter la trajectoire.
Les pionniers montrent que l’ambition n’est efficace que lorsqu’elle est pragmatique et pilotée.
Pourquoi mesurer son empreinte reste indispensable
La mesure n’est pas un exercice administratif : c’est un outil stratégique pour naviguer dans un monde plus volatil, soumis aux tensions sur les matières premières, aux aléas climatiques et aux pressions clients.
Comme le rappelle un expert cité par Novethic, l’alignement climatique permet aujourd’hui d’éviter des risques financiers majeurs, notamment sur le Scope 3.
Et sur le terrain, un message revient : impossible de définir une trajectoire crédible si l’on ne connaît pas son point de départ.
Vers les dix prochaines années : ambition réaliste et trajectoires solides
L’Accord de Paris a permis de réduire la projection de réchauffement mondial de 3,5/4°C à environ 2,7°C. Ce n’est pas suffisant, mais c’est la preuve que les efforts, même partiels, changent la trajectoire.
Les dix prochaines années seront décisives. Pour les entreprises, cela signifie :
- partir d’un diagnostic clair,
- fixer des objectifs adaptés à leur réalité,
- progresser étape par étape,
- et intégrer progressivement la décarbonation dans leurs décisions opérationnelles.
La durabilité n’est pas un horizon lointain : c’est une question de gestion des risques et de robustesse des modèles.
odèles.
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