Les inondations massives en Asie du Sud et du Sud-Est bousculent les chaînes d’approvisionnement mondiales. Un rappel brutal de l’importance d’intégrer les risques climatiques dans la stratégie supply-chain.
Un choc climatique aux conséquences globales
Depuis plusieurs jours, l’Asie du Sud et du Sud-Est subissent des pluies torrentielles, typhons et inondations d’une ampleur exceptionnelle. De l’Indonésie au Sri Lanka, en passant par la Thaïlande et le Vietnam, les catastrophes se succèdent, causant des pertes humaines tragiques et d’importants dégâts matériels.
Au-delà de l’urgence locale, ces événements mettent en lumière une réalité plus large : des perturbations climatiques régionales peuvent désormais avoir des effets systémiques sur l’économie mondiale.
Des secteurs stratégiques fortement touchés
Plusieurs filières industrielles sont déjà affectées :
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En Thaïlande, une partie majeure des plantations de caoutchouc est submergée, perturbant l’approvisionnement mondial de cette matière première clé.
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Des usines du secteur médical ont suspendu leurs opérations.
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Au Vietnam, les délais logistiques ont atteint leur plus bas niveau depuis plusieurs années, perturbant textile, électronique et agriculture.
Ces pays, au cœur des chaînes de valeur mondiales, jouent un rôle essentiel dans la production de biens intermédiaires. Lorsque leurs infrastructures sont touchées, l’effet d’onde se propage rapidement jusqu’aux importateurs européens.
Un modèle de supply-chain qui atteint ses limites
Les inondations rappellent un point essentiel : la forte concentration géographique des productions en Asie du Sud-Est est devenue un facteur de risque majeur.
Avec la multiplication des événements extrêmes, un choc local peut désormais fragiliser une grande partie de la chaîne mondiale : retards de livraison, hausse des coûts, ruptures de produits, volatilité accrue.
Le changement climatique transforme ainsi des aléas exceptionnels en perturbations structurelles.
Renforcer la résilience : une priorité stratégique
Pour éviter de subir les prochains chocs climatiques, les entreprises doivent renforcer leur capacité d’adaptation. Cela passe par :
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une meilleure connaissance de leurs flux et dépendances,
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la diversification des zones de sourcing,
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l’anticipation de scénarios de crise,
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l’intégration du risque climatique dans la gouvernance globale.
La durabilité devient alors un véritable outil de pilotage, au même titre que les risques tarifaires, géopolitiques ou réglementaires.
Avancer pour rester résilient
Les inondations en Asie montrent que les risques climatiques affectent directement les coûts, les délais, les approvisionnements et la continuité d’activité.
Pour les entreprises dépendantes de l’importation, structurer leur démarche, mesurer leur empreinte, analyser la vulnérabilité de leurs chaînes, anticiper les risques n’est plus une option environnementale : c’est une condition de robustesse et de pérennité.
Dans un monde instable, renforcer sa résilience revient à prendre de l’avance.
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Novethic : Inondations en Asie : un choc climatique majeur qui dévoile les fragilités économiques mondiales (4 décembre 2025)
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Reuters : Articles sur les inondations en Indonésie et en Thaïlande
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UN Trade & Development : Concentration géographique des chaînes d’approvisionnement


