2 janvier, 2025
Mexique : hausse des droits de douane à l’import sur le textile

Soucieux de protéger son industrie textile, le Mexique vient d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 35 % sur les importations de prêt-à-porter. La mesure, déjà en vigueur depuis le 20 décembre 2024, est applicable a minima jusqu’en avril 2026.

Le Mexique a annoncé une augmentation des droits de douane sur les importations de textiles et de vêtements. En effet, le 19 décembre dernier, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum Pardo, a signé un décret publié au Diario Oficial de la Federación (Journal officiel fédéral) comprenant diverses mesures affectant le secteur textile. Les droits de douane à l’import de nombreux produits textiles finis passeront ainsi de 20-25 % à 35 % (138 codes de la nomenclature tarifaire harmonisée sont concernés), et ceux sur les intrants, matières premières et composants textiles de 10 % à 15 % (17 codes de la nomenclature tarifaire harmonisée concernés). Une mesure qui fait écho à la hausse des droits de douane adoptée par Mexico en avril 2024 sur de nombreux produits importés (cf. Mexique : hausse des droits de douane pour 544 codes douaniers). Cependant, ces augmentations ne devraient pas impacter les produits originaires de pays avec lesquels le Mexique a signé un accord de libre-échange.

Par ailleurs, ce récent décret apporte également des modifications au programme IMMEX (Industria Manufacturera, Maquiladora y de Servicios de Exportación), qui autorise les importations temporaires en franchise de droits avant réexportation, en allongeant la liste des produits textiles interdits à l’importation temporaire et en imposant des exigences spécifiques à de nouveaux produits.

Grâce à ces mesures à effet immédiat (entrée en vigueur du décret dès le lendemain de sa signature, soit à partir du 20 décembre, et jusqu’au 23 avril 2026, avec possibilité de prolongation), le Mexique entend protéger son industrie textile, lourdement affectée par l’inondation de son marché par des vêtements à bas prix en provenance de pays avec lesquels le pays n’a pas signé d’accord de libre-échange. Les chiffres relatifs aux importations temporaires et réexportations ont également permis de déduire que certains produits, initialement voués à être reexportés, étaient finalement bel et bien vendu sur le marché mexicain. En un an, le PIB de l’industrie textile mexicaine a chuté de 4,8 %, soit l’équivalent de 1229 millions de pesos par an (57 millions d’euros), et 79 000 emplois, sur 400 000 que porte le secteur textile, ont été supprimés en 2024. Craignant la perte de 150 000 emplois supplémentaires en raison de l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête par Donald Trump, qui menace d’imposer de nouveaux droits de douane dans les prochains mois, Mexico a rapidement adopté cette règlementation pour lutter contre une concurrence jugée déloyale. Pour certaines marques, les défis à relever vont être importants et immédiats, l’importation de produits finis risquant d’être plus coûteuse, et les entreprises dépendant des avantages IMMEX vont devoir réorganiser rapidement leur chaîne d’approvisionnement pour se conformer aux nouvelles restrictions et limiter la casse.

Rédacteur : C.BEDOUIN