Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème SOCIAL / ETHIQUE / RSE
 Pays CHINE  Date mai 2013

Chine : vers une surenchère des salaires minimum ?

Synthèse : En 2012, 24 provinces chinoises ont revu à la hausse leur grille de salaire minimum légal, la palme revenant au Jiangxi avec une progression annuelle de 24%. On aurait pu s'attendre à un statu quo jusqu'en 2014... Loin s'en faut ! Au 1er mai 2013, 16 villes et provinces ont déjà procédé à des ajustements de +10% à +47,5% sur la rémunération de base : une tendance lourde qui va finir par impacter sérieusement le prix de revient des acheteurs internationaux !

La mise en place du salaire minimum légal par les autorités nationales chinoises en 2004 a enclenché la dynamique de progression des salaires et donné le coup d'envoi à ce qui ressemble fort aujourd'hui à une course-poursuite entre provinces :

La réévaluation biennale de 2012 avait déjà fait bondir de 22% en moyenne les revenus de base des employés chinois*.
Sans attendre 2014, Pékin et les provinces de Shaanxi et Zhejiang ont, dès le 1er janvier 2013, relancé la vague d'augmentation des salaires minimum en Chine**. Les provinces de Henan et Guizhou ont immédiatement réagi, suivies de près par le Guangxi début février, puis Shenzhen et Shandong au 1er mars.
La vague ne s'est pas arrêtée là puisqu'au 1er avril la ville de Shanghai et 4 autres provinces (Tianjin, Shanxi, Gansu et Jiangxi) appliquaient des mesures similaires. Enfin, au 1er mai ce sont les provinces de Guangdong, Ningxia et Yunnan qui suivaient le mouvement...

Sans surprise, ce sont les employés travaillant dans les deux plus grandes villes chinoises qui bénéficient des meilleures bases salariales actuellement : RMB 1620/mois pour Shanghai et RMB 15,2/h pour Pékin, soit respectivement EUR 204,5/mois et EUR 1,92/h (taux de change BCE du 23/05/13).

* Chine : cartographie des salaires minimums 2012 (AI mai 2012)
** Chine : nouvelle hausse du salaire minimum au 01/01/2013 ! (AI janvier 2013)
Avis de l'expert : Avant son accession à l'OMC, la Chine se servait de quotas de production pour gérer son développement économique à l'échelle régionale.
C'est désormais la politique salariale qui permet au gouvernement chinois de maintenir une cohésion de son territoire en limitant les tensions sociales.

La "compétition" inter-provinces sur le salaire minimum légal est en grande partie due à une problématique de main d'œuvre, et notamment de main d'œuvre qualifiée dans les secteurs industriels et manufacturiers.
Afin de réduire le fort turn-over des employés de plus en plus mobiles et informés des meilleures opportunités, les autorités provinciales fixent des niveaux de rémunération attractifs.

Cette dynamique a des conséquences sociales positives à l'échelle du pays :

  • Lissage progressif des écarts de salaire entre régions : à l'horizon 2015, le gouvernement souhaite ramener le plus faible salaire minimum légal en Chine à 40% du plus élevé.

  • Fixation de la main d'œuvre et limitation des migrations de populations des régions rurales les plus reculées vers les provinces du sud et de l'est

  • Compensation de l'inflation et maintien d'un coût de la vie supportable pour les ménages chinois


  • Aucune perspective de ralentissement de la progression des salaires en Chine à court terme !
    Les prix de revient vont donc continuer à grimper pour les acheteurs internationaux et le niveau d'industrialisation se poursuivre à grande vitesse. La Chine fait partie des pays qui bénéficient à plein du commerce mondial et de la sous-traitance qui lui a été confiée au cours des 20 dernières années.

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    "Sourcing International : coûts de main d'œuvre et conditions de travail"
    Imprimer  A. LE ROLLAND
    Source(s) : Divers media (avril-mai 2013)
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