Canal de Panama : la sécheresse entraîne congestion et surcharges

ACTualité

janvier 2024

maritime

Alors que le canal de Suez est évité pour des raisons géopolitiques, la réduction du trafic maritime et l'application de surcharges pour emprunter le canal de Panama, touché par la sécheresse, bouleverse les échanges internationaux.

Depuis plusieurs mois, une sécheresse historique paralyse le canal de Panama, artère maritime cruciale reliant l'Atlantique et le Pacifique qui représente 3 % du volume du commerce maritime mondial et voit passer 46 % des conteneurs circulant entre l’Asie du Nord-Est et la côte est des États-Unis. A la différence du canal de Suez qui utilise de l’eau de mer pour remplir ses écluses, le canal de Panama nécessite, à chaque passage de porte-conteneurs, près de 190 000 m³ d'eau douce qui sont puisés dans deux lacs artificiels avant d'être rejetés en mer. Malgré plusieurs tentatives ces derniers mois pour faire des économies d'eau, le manque de précipitations, couplé à d'autres facteurs, affecte le niveau d'eau du canal de Panama. 

Face à ce manque d'eau, l'autorité du canal de Panama (ACP) a décidé, fin octobre, de réduire le trafic, entraînant une congestion majeure. Fin novembre, 22 porte-conteneurs attendaient au mouillage. Depuis le 1er janvier 2024 et jusqu'en février inclus, le nombre de créneaux de transit pour les porte-conteneurs sera progressivement réduit et les navires devront circuler avec une charge moins importante. Par ailleurs, depuis le 15 décembre, plusieurs transporteurs appliquent de nouvelles surcharges par conteneur.

En raison de ces restrictions, certains navires choisissaient d'emprunter la route plus longue du canal de Suez pour aller des États-Unis vers la Chine et l'Asie (environ 10 jours de voyage de plus et des droits de canal supérieur), modifiant ainsi les schémas commerciaux. Une option qui n'est plus envisageable, le canal de Suez étant désormais évité par les compagnies maritimes en raison des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge. Il faut donc trouver de nouveaux itinéraires pour le transport de marchandises entre les hémisphères nord et sud, par le cap de Bonne-Espérance ou par le détroit de Magellan par exemple. 

Parallèlement, le gouvernement mexicain envisage de créer une liaison ferroviaire de 300 km entre l'Atlantique et le Pacifique pour offrir une alternative au canal de Panama. Ce "corridor interocéanique" à travers l'isthme de Tehuantepec au Mexique vise à relier en six heures le port de Salina Cruz sur le Pacifique à Coatzacoalcos sur le golfe du Mexique. Ce projet, l'un des plus ambitieux du gouvernement mexicain pour le développement du sud du pays, permettra également de rendre cette région plus attrayante pour l'industrie.

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Source(s) : Actu-transport-logistique | Container-news.com

Rédacteur(s) : F.SUNDAC | C. BEDOUIN